par Marie-Adrienne Carrara | Nov 21, 2012 | Chroniques
Si vous vous intéressez à l’écriture (et j’en suis sûre si vous venez sur ce blog) voici un livre qui va vous passionner.
Ce livre, c’est L’urgence et la patience, de Jean-Philippe Toussaint.



- 106 pages – Les Éditions de Minuit (1 mars 2012)
Table
Le jour où j’ai commencé à écrire
Mes bureaux
L’urgence et la patience
Comment j’ai construit certains de mes hôtels
Littérature et cinéma
Lire Proust
Moi, Rodion Romanovitch Raskalnikov
Le jour où j’ai rencontré Jérôme Lindon
Pour Samuel Beckett
Le Ravanastron
Dans le bus 63
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par Marie-Adrienne Carrara | Oct 17, 2012 | Chroniques
L’un n’écrit qu’à l’encre bleue, l’autre enfile son pantalon de jogging, un troisième installe la cafetière à proximité, un autre s’entoure de paquets de biscuits… on ne se lance pas sans appréhension dans l’écriture. C’est pourquoi les écrivains mettent en place toutes sortes de rituels et de manies censés favoriser l’inspiration et la chance.
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par Marie-Adrienne Carrara | Oct 3, 2012 | Chroniques
En juillet, Yvon Cavelier du blog, Copywriting Pratique lançait son 3ème évènement inter-blogueurs intitulé “Rapports Humains”. Yvon nous proposait le thème suivant :
« Dans votre spécialité, proposez les techniques, les clés ou les outils pratiques qui peuvent favoriser, améliorer voire révolutionner les relations humaines. »
Une bonne idée, non ? (ça, c’est une des secrets d’Yvon… il a souvent de bonnes idées !)
Quand j’ai lu le thème, il a aussitôt fait écho en moi. Mon blog existait depuis un mois mais je me lançais dans l’aventure avec – je dois le confier – un peu d’appréhension. C’était ma première participation à un événement ! Écrire n’était pas le problème, mais le reste demeurait vraiment nébuleux. Enfin, comme je n’avais rien à perdre, j’ai commencé à plancher sur le sujet comme 34 autres blogueurs.
Aujourd’hui, le livre récapitulatif est disponible. Il est énorme (202 pages).
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par Marie-Adrienne Carrara | Sep 5, 2012 | Chroniques
Rentrée littéraire 2012
646 romans français et étrangers vont être publiés entre la mi-août et la mi-octobre. Et tandis que la plupart des articles parlent des livres vedettes, j’ai choisi d’évoquer les premiers romans de cette nouvelle rentrée littéraire.
En effet, parmi ces 646 romans, seuls 69 nouveaux auteurs ont eu la chance d’être choisis par les maisons d’édition. À titre indicatif, ils étaient 121 en 2004, 74 en 2011.
Ces chiffres démontrent une fois encore que les éditeurs restent très prudents et continuent de miser sur leurs valeurs sûres.
Les primo romanciers de cette rentrée sont surtout masculins. Les trois plus âgés ont vu le jour dans les années 50. La benjamine, Chloé Schmitt, a 21 ans.
Une quinzaine seulement sortiront du lot. Sept font déjà parler d’eux mais d’autres révélations – je l’espère – sont à envisager en septembre.
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par Marie-Adrienne Carrara | Août 26, 2012 | Chroniques
Un des lecteurs m’a posé cette question, il y a quelques jours. Plutôt que de lui répondre individuellement, j’ai pensé que la réponse méritait bien un article.
Les écrivains vivent-ils de leurs plumes ?
En France, on estime à moins de 25 000 le nombre d’auteurs à percevoir des droits d’auteur, c’est-à-dire dont les livres rapportent de l’argent, même peu. Selon Bernard Lahire, sociologue ayant publié La Condition littéraire, la double vie des écrivains, moins de 2000 d’entre eux peuvent être considérés comme de vrais professionnels et vivent de leur production littéraire. 40 % se contentent de mensualités équivalentes au SMIC et seulement 4 % touchent plus de 10 000 euros par mois (les auteurs de best-sellers).
L’ étude de B. Lahire nous apprend aussi que la majorité des écrivains ayant réussi sont ceux qui ont pu bénéficier d’un soutien financier, venant souvent de leur famille ou de leur conjoint. En effet, si les bourses attribuées aux écrivains ayant déjà publié au moins un ouvrage à compte d’éditeur sont relativement nombreuses, les allocations versées aux auteurs « inconnus » sont extrêmement rares. Les concours aux manuscrits demeurent donc le meilleur moyen d’obtenir soit une publication, soit une petite somme d’argent, histoire d’encourager un peu une vocation.
Ainsi, avant de chercher à obtenir la bourse de la Fondation Jean-Luc Lagardère, dont le montant s’élève à 25 000 euros, il faut souvent se contenter de peu pour trouver le temps d’écrire et un éditeur.
Les débuts des auteurs sont semés d’embûches, cependant il existe un grand nombre d’associations et de structures, nationales ou régionales, pouvant leur venir en aide.
Des associations pouvant aider les jeunes auteurs
Plusieurs sociétés et associations se consacrent à la promotion de la création littéraire et à l’aide aux auteurs. La Maison des écrivains et de la littérature (Mel) « a pour vocation de fédérer les écrivains et de les représenter, de les défendre et de promouvoir la littérature. » Installée à la Villa des Frères Goncourt (67, bd. de Montmorency – 75016 Paris), la Mel accueille les auteurs, débutants ou confirmés, et met à leur disposition d’importantes ressources documentaires. Elle est en outre compétente pour conseiller les auteurs sur leurs conditions de travail, la diffusion de leurs œuvres et leur offre un panel de services très complet. On peut déjà trouver un grand nombre d’informations sur son site www.m-e-l.fr.
La plupart des conseils régionaux de France proposent également des structures dédiées à l’aide à la création. Elles délivrent généralement de précieux conseils aux auteurs et peuvent les guider dans leurs démarches.
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par Marie-Adrienne Carrara | Août 15, 2012 | Chroniques
Écrivains et droits d’auteur
Quand je suis en salon du livre, on me pose souvent des questions au sujet des gains des écrivains. Je reste évasive car le milieu de l’édition est opaque et le sujet toujours sensible. D’après ce que j’en sais, même les chiffres réels de vente de livres restent flous. Mais disons-le, il n’est pas de bon ton de parler d’argent dans le monde de l’édition.
Au cœur du système, on trouve les droits d’auteur. C’est la part du prix du livre directement empoché par l’écrivain. En France, le contrat-type prévoit que l’auteur touche
- 8 % de droits jusqu’à 10 000 exemplaires vendus,
- 10 % entre 10 001 et 20 000,
- 12 % au-delà.

Donc, pour un livre vendu 20 euros, cela représente entre 1,60 et 2,40 euros par exemplaire pour l’auteur. Pour les beaux livres et le poche, on approche des 5 %. Nous comprenons donc aisément que l’immense majorité des écrivains français ne vivent pas de leur activité d’auteur.
Des variantes existent avec des répartitions 10/12/14 % ou des seuils fixés à 5 000 et
10 000 exemplaires. Bien entendu, si vous avez eu un prix important (Goncourt, Renaudot…), l’éditeur pourra proposer de monter jusqu’à 14 ou 15 %.
Il existe encore mieux. Vladimir Nabokov percevait 17,5 % de droits d’auteur de la part de son éditeur américain McGraw-Hill dès le premier exemplaire pour son succès mondial Lolita ! En 1951, Louis-Ferdinand Céline a exigé 18 % de Gaston Gallimard sur chaque exemplaire. Mais le record va à Françoise Sagan qui aurait négocié 20 % de droits, à l’extrême fin de sa vie, avec le Groupe de la Cité. Il faut rappeler que l’auteur de Bonjour tristesse menait un sacré train de vie…
A côté de ces contrats en or, Gallimard propose parfois un taux fixe de 7 % de droits pour des premiers romans.
Écrivains et à-valoir
La puissance d’un écrivain se mesure aussi à un autre critère : le fameux à-valoir, une avance consentie par un éditeur pour un livre au moment de la signature d’un contrat. Une somme que l’auteur n’aura pas à rembourser, même en cas de mévente.
Aujourd’hui, en France, cette avance va de 800 euros pour un auteur débutant à une fourchette située entre 10 000 à 30 000 euros pour un romancier connu. L’éditrice Anne-Marie Métailié affirme qu’elle peut monter jusqu’à 2 000 euros pour un premier roman qui l’emballe et ne pas dépasser les 20 000 euros pour un auteur reconnu.
Mais il arrive que certains éditeurs, et non des moindres, refusent tout bonnement d’en verser.
Cependant, notons qu’un à-valoir faible peut aussi être profitable à l’auteur.
Pour « Le champ de personne », l’éditeur a proposé à Daniel Picouly de baisser son avance, mais d’augmenter ses droits de 1 %. Il fut inspiré d’accepter cette offre vu les centaines de milliers d’exemplaires du livre vendus, l’opération s’est révélée excellente pour lui.
Quoi qu’il en soit, un auteur ne doit jamais rembourser un à-valoir. Il est définitivement acquis sauf si l’auteur ne remet jamais son manuscrit, évidemment. Ce qui arrive parfois et se termine par un recours en justice.
Mais les droits d’auteur ne sont pas tout. Il y a aussi les clauses annexes, celles écrites en minuscule que les auteurs débutants ne lisent jamais et que les éditeurs et auteurs aguerris tentent de faire pencher en leur faveur. Par exemple, les éventuels droits d’adaptation au cinéma. Traditionnellement partagés à 50/50, il arrive qu’un auteur, surtout s’il a déjà été porté au grand écran, obtienne une répartition plus favorable du type 60/40.
Il en va de même pour les droits sur les traductions à l’étranger : certains auteurs se réservent aussi contractuellement l’intégralité des droits pour un pays étranger, où ils sont bien introduits.
Enfin, les auteurs les plus médiatiques peuvent jouir d’une « clause de publicité » qui fixe par écrit un budget minimum, destiné à financer des messages à la radio ou de l’affichage dans les gares. Cela peut monter à 30 000 euros. Certes la démarche flatte l’égo de l’auteur mais il faut savoir que souvent, les sommes se calculent sur les tarifs publicitaires officiels, or les gros annonceurs négocient systématiquement des rabais considérables auprès radios.
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