Suite à ma question sur les sujets que vous aimeriez lire sur Aproposdecriture, une demande à propos de la virgule a retenu mon attention. Après quelques recherches, j’ai constaté en effet, que je n’avais jamais traité le sujet… Alors allons-y

 

À propos de la virgule ?

 

La virgule marque une courte pause dans la lecture.

Ainsi, ce signe de poncutation sert à séparer, dans une phrase, les éléments semblables, c’est-à-dire de même nature ou de même fonction.

Mais comme vous l’imaginez, c’est un peu plus complexe que cela et son utilisation peut se révéler très utile :

 

 

La virgule est obligatoire :

 

 

1) Entre des termes coordonnés sans conjonctions qui peuvent être :

 

des mots :

Les papillons, les abeilles, les mouches volaient.

 

des propositions avec des verbes se rapportant à un même sujet dont ils expriment les actions :

Il monta dans le train, repéra sa place, installa sa valise puis se mit à la fenêtre pour me faire un signe.

 

des propositions plutôt courtes ayant des sujets différents :

Dehors, le vent soufflait, la pluie tombait, le brouillard commençait à arriver.

 

2) Devant une conjonction autre que ET, OU, NI :

 

Je regarde où je mets les pieds, parce que j’ai peur de tomber.

Il est riche, mais avare.

 

Attention cette règle est valable même si la conjonction est sous-entendue :

 

Il me regarde, je vais piquer un fard ! (s’il me regarde, je vais piquer un fard)

Je le gronde, Tom se met à pleurer (Tom se met à pleurer, parce que je la gronde).

 

Remarque : l’emploi de la virgule peut changer la signification de la phrase :

 

Il travaille si bien qu’il réussira. (= il travaille tellement bien qu’ il réussira)
Il travaille, si bien, qu’il réussira.(= ainsi, il réussira).

 

Attention avec MAIS et CAR, l’emploi de la virgule est facultatif surtout si les éléments unis par MAIS et CAR sont brefs :

Il est grand mais trop maigre.

Je l’admire car elle est belle.

 

L’emploi de la virgule permet de mettre davantage en relief la proposition :

Je suis fâchée, mais je ne lui en veux pas.

 

3) Lorsqu’on déplace (surtout en début de phrase) un complément circonstanciel :

 

Dehors, il fait froid.

A l’autre bout du tunnel, Germain l’attend.

De l’autre côté, sur le pont, une voiture est prête à partir.

Dans les Alpes, en France, il y a le Mont Blanc.

Trois jours plus tard, Jeanne est repartie.

 

Selon certains manuels, cette virgule n’est pas obligatoire s’il y a un seul complément :

 

Ce matin il est arrivé une lettre importante.

Il est arrivé ce matin une lettre importante.

Une lettre importante est arrivée ce matin.

 

Toutefois, si on marque une pause à l’oral, il me semble logique de mettre une virgule correspondante à l’écrit.

 

4) Les mots mis en apostrophe ou en apposition (ayant une valeur explicative) :

 

Tranquille, la fille marchait sur le trottoir.

Ayant l’intention de partir tôt, il a mis son réveil à 6 heures.

 

A l’intérieur de la proposition, les mots mis en apposition sont placés entre virgules :

Pierre, le cousin de Serge, est mon gendre.

Saint-Quentin, ville riche en art déco, se trouve à 150 km au nord-est de Paris.

 

5) Après les pronoms d’insistance (pronoms forts) mis en relief devant le sujet :

 

Lui, il s’appelle Joseph.

Eux, ils arriveront demain soir.

 

SAUF :

  • s’ils sont suivis de SEUL, MÊME :

Toi seule me connais bien.

Lui-même connaît mon numéro de téléphone.

 

  • Si le sujet est omis :

Lui, était tout gentil.
Sa sœur vient mais lui, restera.

 

6) Les propositions intercalées ou incises (c’est-à-dire celles qui peuvent être intercalées dans une autre proposition)

 

Elle est, pense-t-il, bien prétentieuse.

Allons, soupira-t-elle, où allez-vous ?
Il réussit, semble-t-il, sans effort.

Zweig, je l’avoue, est mon maître d’écriture.

Veuillez agréer, Madame, mes salutations distinguées.

Votre rapport, en ce qui concerne la situation comptable, est complet.

 

Attention avec C’EST-À-DIRE et AUTREMENT DIT, on met une virgule AVANT mais pas après :

Elle a beaucoup d’argent, c’est-à-dire qu’elle peut tout s’offrir.
L’hôtel de ville, autrement dit la mairie…

 

 

7) Dans des propositions corrélatives, c’est-à-dire introduites par des expressions parallèles comme AUTANT…, AUTANT… ; TEL …, TEL…

 

Autant j’ai aimé le livre, autant j’ai détesté le film.
Tel père, tel fils.
Autant de conseilleurs, autant d’avis.

Je me sentais, moitié triste, moitié content, que…

 

8) Dans une énumération qui se termine par etc. (abréviation pour et cetera = et le reste), on met une virgule devant « etc. » :

 

Elle m’a remis des rapports, des livres, etc.

9) Cas particulier des propositions relatives :

 

On ne sépare pas les pronoms relatifs QUI et QUE de leur antécédent, sauf quand la proposition subordonnée peut être supprimée sans altérer le sens de la phrase :

 

– Les garçons, qui étaient décoiffés, ont été renvoyés. (tous les garçons étaient décoiffés)

– Les garçons qui étaient décoiffés ont été renvoyés. (seulement les garçons décoiffés ont été renvoyés)

Martine, qui vient de Nice, a 17 ans. (je peux supprimer la subordonnée ; j’aurais simplement une information en moins mais pas d’altération de sens).

C’est le cours que j’ai revu hier. (je ne peux pas supprimer la subordonnée).

 

10) Après le nom de lieu dans l’indication de dates ou le nombre, dans une adresse  :

Paris, le 25 août 1944

1010, rue Verte

 

 

Cas particuliers de« ET », « OU », « NI » :

 

 + S’ils unissent deux propositions, ils remplacent la virgule :

Je suis allé en ville et j’ai constaté la folie des gens.

 

++ Même s’ils sont répétés :

Appelle ou ta sœur ou ton frère, comme tu voudras.

Ni l’un ni l’autre ne s’aiment.

 

+++ S’ils unissent trois propositions au moins :

 

  • ET, OU, NI sont répétés devant chaque proposition, on met la virgule devant chacun d’eux :

Prends la pomme, ou la poire, ou l’orange, ou la banane.

Je n’aime ni le chocolat, ni les ananas, ni les abricots.

 

++++ S’ils unissent deux propositions après avoir uni deux éléments de proposition, on met la virgule pour séparer les deux propositions :

Je regarde ce film et ce reportage, et je me mets au travail

 

 

ON NE MET PAS DE VIRGULE :

 

+ Entre le sujet et le verbe (parce qu’il n’y a pas de pause) sauf si le verbe est précédé par une série de sujets :

Le bureau du directeur, le bureau de la secrétaire, le bureau du CPE, ont été nettoyés ce matin.

 

++c Entre le verbe et ses compléments sauf quand le COD (complément d’objet direct est placé en apposition en tête ou rejeté en fin de propos) :

Je dis ceci, que cette maladie est pénible.(je dis QUOI ? que cette maladie…)

Combien de temps va durer cette maladie, je me le demande.(je me demande QUOI ?)

Qu’elle soit partie, je le crois. (je crois QUOI ? qu’elle est partie).

Cette question délicate, je l’ai étudiée avant vous. Je l’ai étudiée avant vous, cette question délicate.

 

Remarquez la reprise pronominale du COD.

 

 

Règles typographiques  de la virgule

 

La règle typographique  de la virgule en français : texte,[espace] texte.
Veillez bien à ce que le signe de ponctuation ne soit pas rejeté au début de la ligne suivante. Si besoin, utilisez alors une* espace insécable.

 

Vous l’obtiendrez sous Word avec la combinaison de touches [ctrl] + [shift] + [barre espace].

* Le terme espace est féminin en typographie.

 

 

 

***

Voilà un large tour d’horizon de l’utilisation de la virgule. Désormais vous serez plus serein quand vous aurez à y recourir.

 

À vos succès d’écriture…

 

 

 

 

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