Le pastiche reste un genre usité, même si les motivations des pasticheurs ont changé dans le cours de l’histoire. La littérature n’est pas la seule concernée, dans des genres comme la bande dessinée, le cinéma, et la vidéo sur internet, de nouveaux pastiches arrivent chaque jour sur le marché…

 

1 / Qu’est-ce qu’un pastiche ?

 

Le pastiche est une forme de réécriture qui consiste à imiter un texte, à s’en approcher le plus possible, tout en feignant de ne rien transformer. L’auteur s’attache le plus souvent à imiter le style d’un écrivain, ce qui suppose de savoir identifier puis reproduire les caractéristiques uniques de son écriture.

 

Emprunté à l’italien pasticcio, le terme «pastiche» apparaît au XVIIe siècle d’abord dans le vocabulaire de la peinture. Mais j’ai lu que les rhapsodes, déjà, intercalaient des imitations de leur cru entre les chants de L’Illiade et l’Odysée. Ainsi, le pastiche remonterait presque à la plus haute Antiquité.

 

En tant que pratique littéraire, le terme tarde à être adopté, pour des raisons qui tiennent à la fois à son acception large, proche de la parodie, et péjorative, proche du plagiat.

Mais il se distingue de la parodie, qui emprunte le sujet, mais transpose le style, dans une intention satirique. Comme du plagiat, qui emprunte, sans le signaler, tout ou partie d’un ouvrage, alors que le pasticheur se désigne explicitement comme l’auteur de son texte « à la manière de ».

Il faudra attendre l’époque moderne pour que le pastiche perde son versant négatif d’imitation grotesque pour rentrer dans la mémoire de la littérature.

Rabelais est l’un des premiers à pasticher, dans Le Tiers Livre, les œuvres et les auteurs de son temps. Nous pouvons également citer La Fontaine, dans sa fable Le Lion et le Chasseur, ayant pastiché, le disant lui-même dans Le Pâtre et le Lion la fable homonyme d’Ésope.

Mais le maître du genre est Paul Reboux, particulièrement connu pour le recueil de pastiches À la manière de qu’il publia, en 1908, 1910 et 1913, avec son ami Charles Müller.

Marcel Proust s’illustra également dans ce registre par son long pastiche du Journal des Goncourt dans Le Temps retrouvé et par son recueil Pastiches et mélanges publié en 1919.

Parmi les auteurs contemporains, les Oulipiens comme Raymond Queneau et ses Exercices de style, ou Hervé Le Tellier et son Joconde jusqu’à cent, travaillent explicitement autour du pastiche.

Sur le sujet, je vous recommande la lecture de ce livre passionnant : Histoire du pastiche de Paul Aron

 

À ce stade de l’article vous vous demandez où je veux en venir…

Je rédige cet article juste pour redire que c’est en pastichant ses modèles que Proust est devenu leur égal !

Et donc, c’est en pastichant vos auteurs favoris que vous élaborerez votre propre style.

 

2 / Le pastiche comme apprentissage

 

Que faut-il faire ?

Choisissez un de vos auteurs favoris.

Relisez-le de façon à bien assimiler son écriture et à ne plus faire qu’un avec sa façon d’écrire.

Puis, déconstruisez la mécanique stylistique de cet auteur ou de l’œuvre choisie. Vous mettrez à jour ses caractéristiques textuelles et pourrez ainsi les reproduire dans votre travail d’écriture.

Pastichez les modèles que l’on admire, autrement dit « écrire à la manière de… » est le meilleur exercice de style pour apprendre à écrire et partir à la conquête de son propre style. Alors prenez le temps de faire ce genre d’exercice d’écriture. C’est vraiment formateur.

 

Dites en commentaire quel auteur vous aimeriez pasticher ? Et pourquoi ?

 

À vos succès d’écriture…

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