Il y a quelques jours, Julie m’a envoyé un mail et demandé des conseils pour l’écriture d’un roman fantastique…
C’est vrai que j’ai peu abordé le thème du fantastique dans le blog. Mais après la question de Julie, j’ai pensé que le temps était venu de se pencher sur le sujet
Avant toutes choses, faisons un petit point sur ce qu’on entend quand on parle de littérature fantastique.
La littérature fantastique regroupent trois types très différents :
- Le fantastique
- La science-fiction
- La fantasy.
La science-fiction se veut rationnelle, tandis que le fantastique est irréel.
Ainsi un romande science-fiction mettra en scène des éléments plausibles (même appartenant à un futur lointain), alors que le fantastique reposera sur des éléments surnaturels. Comme vous le voyez, science-fiction et fantastique sont donc différents.
Quant à la fantasy, elle évoque un monde merveilleux et fictif, contrairement au fantastique qu’on situe dans un monde réel plutôt sombre. Le fantastique c’est de l’irréel dans le réel par la mise en scène d’événements étranges, inexpliqués et inexplicables.
Ainsi on peut écrire un roman policier, d’aventures ou même un conte en y introduisant du fantastique. Le fantastique peut donc s’articuler avec tous les genres de littérature.
Voyons maintenant quels sont les codes à respecter dans l’écriture d’un récit fantastique
Les codes à respecter pour écrire un récit fantastique
Vous l’imaginez bien, il existe quelques codes spécifiques à l’écriture d’un récit fantastique :
- soigner l’ambiance de votre récit :
rappelez-vous, dans la définition du fantastique, j’évoquais un monde plutôt sombre. L’idéal est donc de situer l’action dans l’obscurité. Par exemple la nuit, l’aube ou le crépuscule. En tous cas, des moments qui gêne la vision. La nuit n’est pas la seule à la rendre difficile. Par exemple, le brouillard peut gêner la vision et rendre une ambiance vraiment oppressante.
- Bien choisir ses lieux.
En effet, un endroit sinistre ou glauque génère plus facilement de la peur ou de l’angoisse. Quelques lieux parfaits pour un livre fantastique : , un cimetière, un château hanté, une maison abandonnée ou isolée, un entrepôt désaffecté, un souterrain, un abattoir ou tout autre lieu présenté comme terrifiant du style un asile psychiatrique, un sous-sol d’hôpital…
- Écrire à la première personne du singulier : le « je » permet au lecteur de s’identifier plus facilement au narrateur. Ainsi, le lecteur a
l’impression que les faits racontés se sont réellement déroulés et semble partager les sentiments du narrateur-personnage. Son angoisse sera plus significative.
- Poser des questions sans forcément donner de réponses.
Le narrateur – et comme on l’a vu précédemment le lecteur – doute, hésite, s’interroge tout au long du livre. Votre récit doit donc poser tout un tas de questions, mais ne doit pas forcément donner les réponses. Laisser cette part au lecteur va générer un joli suspense.
- Je vous conseille de commencer le récit par un cadre précis et surtout réel, avec de belles descriptions. Le décalage sera plus flagrant quand le surnaturel surgira dans l’action. Après, il faudra suggérer sans décrire. Voilà le propre du fantastique ! La suggestion est la manière la plus efficace de créer une ambiance sinistre et terroriser le lecteur ! Un certain nombre de récits fantastiques progressent par graduations: l’événement fantastique est préparé par différents détails qui peuvent apparaître inquiétant. Au contraire, dans d’autres récits, le fantastique peutsurgir brutalement.
- Un roman fantastiquese termine souvent de manière tragique sans retour au quotidien rassurant du narrateur. En tous cas, la fin doit nécessairement être trouble et ambiguë, et poser une (ou plusieurs) questions). On parle de « fin ouverte ». Autrement dit, une fois le roman terminé, le lecteur doit continuer à s’interroger, et surtout, ne presque plus faire la distinction entre l’illusion et la réalité.
Un très bon exemple de récit fantastique : le Horla, une nouvelle fantastique de Guy de Maupassant parue en 1886
Maupassant y traite du motif de la folie, un de ses thèmes de prédilection, à travers le récit de l’aventure singulière d’un homme qui se voit peu à peu dépossédé de son existence par un être invisible. Le récit prend la forme d’un journal intime écrit à la première personne, ce qui renforce encore son caractère terrifiant.
Téléchargez le Horla
Vous en savez désormais un peu plus sur le genre fantastique
Personnellement je suis pour les fins heureuses, quel que soit le récit !
Bonjour Marie-Adrienne
Merci infiniment pour le Horla que je n’ai jamais lu et que j’ai téléchargé. C’est vraiment super, je vais pouvoir mieux me rendre compte de ce genre d’histoire. En tant qu’auteurs on doit tout découvrir, cela peut devenir une révélation dans un autre genre de situations.
Bien à vous.
Monique Squarciafico
j’ai deja lu le horla avec ma prof de francais
Bonjour Marie-Adrienne,
Merci pour cet article… mais comme Michel, je préfère une fin heureuse…
LE film « Dracula » sur Netflix parle justement d’un journaliste qui a rendez-vous avec un comte dont le château est isolé dans les montagnes. L’endroit est très lugubre et fait froid dans le dos…Le journaliste, sain d’esprit au départ, se voit dépossédé chaque jour un peu plus de son aspect physique… pendant que son hôte, décharné à son arrivée, devient de plus en plus « présentable », de plus en plus jeune… Le journaliste tient un journal dans lequel il relate ses entretiens avec Dracula tout en se demandant si ce qu’il vit est réel ou un effet de son imagination…