Illustration claire d’un bureau d’écrivain avec trois bulles de pensées “Je n’ai pas le temps”, “C’est nul”, “À quoi bon ?” effacées par une plume lumineuse.

Hier, on parlait de cette flamme d’écriture qu’on croit parfois perdue.
Aujourd’hui, on s’attaque à ce qui l’étouffe vraiment : ces petites phrases assassines qu’on se répète sans même s’en rendre compte. On croit souvent que la panne d’écriture, c’est un manque d’inspiration. Mais dans la plupart des cas, c’est pire. C’est un piège mental. Une petite phrase perfide qu’on se répète, l’air de rien, jusqu’à ce que la plume se fige. Bonne nouvelle : ces phrases, on peut les repérer — et les désamorcer avant qu’elles ne fassent trop de dégâts.

 

 

1/ « Je n’ai pas le temps d’écrire. »

 

Ah, la grande classique.
La phrase d’excuse préférée de tous les écrivains (moi la première, parfois).

Mais soyons honnêtes : ce n’est pas qu’une question de temps.
C’est souvent une question de priorité cachée.
Parce qu’écrire, ce n’est pas urgent. Ce n’est pas dans l’agenda. Ce n’est pas une facture à payer.
Et pourtant… c’est ce qui nous tient en vie.

Ce n’est pas “je n’ai pas le temps”.
C’est “je n’ai pas encore trouvé le cadre qui protège mon temps d’écriture”.
Nuance cruciale.

 

2/ « Ce que j’écris est nul. »

 

La phrase la plus toxique du monde de l’écriture.
Elle a ruiné plus de romans que toutes les coupures d’électricité réunies.

Mais en vérité, cette phrase ne parle pas de ton texte.
Elle parle de ta peur.
Peur de ne pas être à la hauteur, de décevoir, de ne pas “faire auteur”.

Et si on changeait la perspective ?
Ce que tu écris n’est pas nul. C’est en devenir.
Chaque brouillon est une preuve de courage.

Personne n’a jamais écrit un chef-d’œuvre au premier jet.
Même pas toi. (Et c’est tant mieux.)

 

3/ « Ça ne sert à rien. »

 

Celle-là, c’est la phrase de la lassitude. Celle des soirs où tu doutes, où tu relis tes pages et tu te dis : “Mais à quoi bon ?”

Et pourtant.
Écrire sert toujours à quelque chose — même quand personne ne lit.
Ça te construit, ça te centre, ça t’apprend à te comprendre.

Si tu écris, c’est que ça t’appelle.
Et tout ce qui nous appelle a un sens, même si on ne le voit pas encore.

 

4/ Conclusion

 

Ces trois phrases — “Je n’ai pas le temps”, “C’est nul”, “Ça ne sert à rien” — ne sont pas des vérités.
Ce sont des peurs déguisées en logique.

Tu veux les faire taire ?
Ne les combats pas.
Réponds-leur.
Calmement, avec ta plume.
Parce que le meilleur moyen de leur prouver qu’elles ont tort…
C’est d’écrire, justement. 

 

Chez les Tisseurs d’Histoires, on appelle ça “les phrases fantômes” : elles hantent nos textes tant qu’on ne les affronte pas. Mais une fois nommées, elles perdent toute leur puissance.

 

A vos succès d’écriture…
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