Avant toute chose, faisons un exercice.

Décrivez un lieu que vous appréciez particulièrement. Une plage, une forêt, un lieu de promenade, une maison, etc. L’important est que vous l’aimiez vraiment.

Une fois que vous aurez terminé, relisez le texte que vous avez écrit en soulignant, avec une couleur différente de façon à les distinguer, les mots qui se rapportent aux 5 sens :

la vision, l’ouïe, l’odorat, le goût et le toucher.

Que voyez-vous ?

Qu’un ou deux sens dominent !  Je peux même affirmer qu’en général, on voit beaucoup, on entend peu, on ne sent quasiment pas, on touche rarement et on goûte… exceptionnellement !

Ce constat établi, faites un nouvel exercice. Par exemple, décrivez une plage.

Spontanément vous allez écrire les couleurs de la mer et du ciel, la beauté des vagues, le comportement baigneurs, les enfants qui jouent, les bruits des bateaux à moteurs, et vous penserez avoir à peu près tout dit.

Mais reprenez votre texte et décrivez cette plage en utilisant tous vos sens.

Vous allez entendre le ressac, le vent, les cris, les discussions des voisins de plage, un poste de radio, une sonnerie de portable…

Sentir l’odeur de l’iode, des huiles solaires, etc.

Toucher diverses matières : serviette, maillot, feuilles d’un journal, pages d’un livre. Vous allez évoquer le sable coulant entre les doigts, le contact avec les algues sèches et les galets rugueux ou lisses, le vent fouettant les cheveux d’une personne.

Vous pouvez parler du sel sur votre peau, du sable s’égrenant entre les doigts, de la morsure du soleil sur le corps. De la goutte de sueur qui perle sur le front…

Vous voyez bien, en utilisant la vue, l’ouïe, l’odorat le toucher et le goût, une multitude d’informations nouvelles viennent compléter la description. Et c’est avec cette foule d’éléments, souvent négligés, qu’on peut enrichir un texte et le rendre plus vivant.

Nous disposons de cinq sens pour appré­hender le monde mais généralement, l’un d’eux domine les quatre autres. Dommage ! Si nous veillons non seulement à voir et entendre, mais aussi à sentir, toucher et goûter, les informations que nous recueillons sont beaucoup plus riches.

Des études menées sur la perception montrent que notre cerveau peut capter, simultanément une dizaine d’informations. Notre capacité de perception est donc prodigieuse. Mais, la plupart du temps, nous limitons nos possibilités et ne captons distraitement que deux ou trois informations au maximum. Ce qui est insuffisant si l’on veut décrire.

Le plein des sens

Quand vous souhaitez vraiment observer quelque chose, un lieu, un fait, un événement ou une situation, pensez à sortir toutes vos antennes. Soyez le plus attentif possible, faites le plein des sens en recueillant le maximum d’informations sen­sorielles. Cela vous aidera ensuite à écrire comme si vous étiez encore sur les lieux. Car il est possible, même devant votre écran ou une feuille blanche, d’écrire comme si l’on marchait dans une rue, au milieu des odeurs, des bruits et des images. Cette marche sensitive devient réalisable, simplement en chemi­nant imaginativement dans son monde intérieur et surtout en puisant dans sa réserve sensorielle.

Entrainez-vous ! Vous verrez, cela devient vite un réflexe. Nos cinq sens nous ouvrent les portes des descriptions, des ressentis et des sensations… Ne les négligeons pas !

Des articles seront prochainement consacrés à l’ouïe, au goût, à l’odorat au toucher et à la vue.Merci à Pascal Perrat, grand éveilleur d’idées créatives, pour ses conseils avisés (et son travail sur le sujet) que je me permets de remettre ici dans leur intégralité tant ils sont importants pour l’écriture.

À bientôt

 

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