Dans ce nouvel épisode de la série « L’Alchimie du roman », Jean-Philippe Depotte décortique Un Long dimanche de fiançailles, de Sébastien Japrisot.

 

 

 

 

 

 

Un long dimanche de fiançailles – Prix Interallié 1991

 

 

A propos de Sébastien Japrisot

 

Sébastien Japrisot est né à Marseille le 4 juillet 1931, sous un autre nom, et même deux, son père l’avait déclaré Jean-Baptiste Rossi dans une mairie de Marseille et sa grand-mère, Baptistin du même nom, dans une autre mairie, un autre jour du même été. Il garda un moment ce Jean-Baptiste, y tenait encore lorsqu’à l’âge de 6 ans son père les planta là, lui, sa soeur et sa mère, pour ne plus jamais revenir. La mère continua longtemps à suspendre sur la corde à linge des vêtements masculins pour donner le change dans le voisinage. On confia Jean-Baptiste aux Jésuites, qui lui apprirent à écrire, une seule règle aimait-il à répéter : sujet, verbe, complément. Les histoires, il savait les raconter depuis toujours, depuis qu’il avait compris que la seule façon de faire croire qu’il allait au cinéma était de raconter à la récré les films qu’il n’avait jamais vus. Il quitta l’école, pas la récré, inventa des histoires, aima des femmes.

 

Jean-Baptiste Rossi, plus connu sous son nom de plume Sébastien Japrisot, est un romancier, scénariste, traducteur, réalisateur et parolier français né le 4 juillet 1931 à Marseille

 

C’est au lycée qu’il commence à écrire, un roman intitulé Les mal partis.

 

L’histoire : Marseille sous l’Occupation. Denis Leterrand, quatorze ans, est élève dans un collège de Jésuites. A l’hôpital, où les collégiens rendent visite aux malades, Denis croise une jeune religieuse, soeur Clotilde. Dès lors, il ne vit plus que pour la revoir. Soeur Clotilde, elle, ne sait plus quel nom donner à cette relation qui s’enflamme. Ils deviennent amants. La famille, l’âge, la religion : tout est contre eux. Ils fuient vers la paix et la solitude, mais leur histoire est celle d’une passion condamnée, ponctuée de scènes d’amour intenses.

 

En 1948, Sébastien Japrisot part étudier à la Sorbonne avec l’idée de se faire éditer. Il publie des nouvelles dans divers périodiques (La Gazette des Lettres notamment) et parvient à faire paraître en 1950 son roman Les Mal partis. L’œuvre rencontre peu d’écho mais lui vaut un petit succès d’estime; il est notamment remarqué par Roger Nimier.

Malgré ses connaissances vacillantes de la langue anglaise, Sébastien Japrisot se met à des traductions de romans western puis de L’Attrape-cœur de J. D. Salinger en 1953, sans connaître plus de succès. Seuls 100 exemplaires seront vendus, ce qui a pour effet de dégoûter le jeune Rossi de la littérature.

Il se tourne alors le monde de la publicité et devient concepteur et chef de publicité. Lassé de ces activités, il se tournera ensuite vers le cinéma, réalisera deux courts-métrages avant d’embrasser une carrière d’auteur de romans policiers et de scénariste de premier plan.

 

En 1962, Jean-Baptiste Rossi devient Sébastien Japrisot avec un premier roman policier, Compartiment tueurs, qu’il écrit très rapidement pour faire face à des ennuis financiers, et grâce auquel l’écrivain rencontre finalement le succès.

 

Le roman est porté sur grand écran deux ans plus tard par Costa-Gavras, dont c’est le premier film. Au casting, prestigieux, figurent notamment Yves Montand, Simone Signoret, Catherine Allégret, Michel Piccoli ou encore Jean-Louis Trintignant.

 

En 1963, le roman Piège pour Cendrillon, écrit également très rapidement dans la foulée de Compartiment tueurs. En 1965, André Cayatte adapte le roman au cinéma, avec l’aide de Jean Anouilh au scénario.

 

Compartiments tueurs et Piège pour Cendrillon sont deux énormes succès.

 

En 1966, à l’occasion d’une réédition, son roman Les Mal Partis reçoit le prix de l’Unanimité décerné par un jury comprenant Jean-Paul Sartre, Aragon, Elsa Triolet et Robert Merle entre autres.

 

En septembre de la même année, Sébastien Japrisot écrit enfin un nouveau roman, plus long que les précédents, en seulement en trois semaines : La Dame dans l’auto avec des lunettes et un fusil. Denoël créera la collection « Sueurs froides » pour l’accueillir.

Après de multiples tergiversations, Alfred Hitchcock, Jules Dassin et Roger Vadim sont séduits par La Dame dans l’auto), mais c’est finalement Anatole Litvak qui adapte le roman à l’écran.

 

En 1969 : Sébastien Japrisot écrit le scénario du Passager de la pluie de René Clément, avec Marlène Jobert et Charles Bronson dans les rôles principaux.

 

En 1978, Japrisot revient à l’écriture romanesque avec L’Été meurtrier, roman qui a pour héroïne Éliane, une jeune fille de dix-neuf ans à la personnalité complexe, à la fois fragile et manipulatrice, qui va nourrir le projet de venger sa mère, victime d’un viol par trois inconnus, dont Éliane est issue. Cette trame est compliquée par la relation passionnée qui naît entre la jeune femme et Florimond, un jeune homme dont elle pense que le père figurait parmi les coupables.

 

 

 

Les multiples points de vue, qui varient dans chacune des six parties de l’œuvre, traduisent le caractère protéiforme de la vérité, personnelle à chacun. Le roman, récompensé du prix des Deux Magots, est adapté au cinéma par Jean Becker en 1983, avec Isabelle Adjani et Alain Souchon au casting.

1986 : Japrisot reprend le procédé des multiples voix narratives dans La Passion des femmes.

 

En 1991 parait Un long dimanche de fiançailles.

 

En 1998, la paire Becker-Japrisot renaîtra à l’occasion de nouvelles collaborations pour Les Enfants du marais et en 2001 pour Un crime au paradis.

Sébastien Japrisot meurt en 2003 à Vichy à soixante-et-onze ans.

 

 

À propos du roman “Un Long dimanche de fiançailles”

 

Un long dimanche de fiançailles est paru en septembre 1991 aux éditions Denoël Ce roman qui a remporté le prix Interallié a trouvé un prolongement au cinéma en 2004 grâce à Jean-Pierre Jeunet qui a dirigé Audrey Tautou et Gaspard Ulliel dans les rôles de Mathilde et Manech.

 

 

Découvrez la vidéo (12’19) :

 

 

Merci à Jean-Philippe Depotte pour son explication. De Japrisot, j’ai lu deux romans. Les mal partis et Un long dimanche de fiançailles. Et cette vidéo m’a rappelé de bons moments de lecture. J’avais adoré ces deux romans.

 

Si vous souhaitez apprendre à manier plusieurs points de vue dans un roman. Je vous recommande de lire cet article d’Hélène Gaudreau de 2003 Sébastien Japrisot – L’art du point de vue et de lire ou relire Japrisot

 

 

À vous succès d’écriture…

 

 

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