Dans ce nouvel épisode de la série « L’Alchimie du roman », Jean-Philippe Depotte analyse « les Frères Karamazov », de Fedor Dostoïevski
Les Frères Karamazov
À propos de Fedor Dostoïevski
Fedor Mikhaïlovitch Dostoïevski est un écrivain russe, né à Moscou le 30 octobre 1821 et mort à Saint-Pétersbourg le 28 janvier 1881. Il est considéré, encore aujourd’hui, comme l’un des plus grands écrivains russes de tous les temps.
Après une enfance difficile, Fedor Dostoïevski intègre une école d’officiers à Saint Pétersbourg où il apprend les mathématiques et l’artillerie, mais, surtout, il y découvre la littérature, dans laquelle il se plonge avec délectation. Il découvre des auteurs célèbres : Shakespeare, Balzac, Corneille, Racine ou encore Pouchkine et se met à l’écriture.
En 1844, alors âgé d’à peine 22 ans, il publie son tout premier roman, Les Pauvre Gens, qui connaitra un succès immédiat. L’auteur évolue alors dans les milieux mondains de la bourgeoisie russe. Mais l’état de grâce ne dure pas, ses deux romans suivants ne rencontrant pas le succès escompté.
Jugé et condamné à mort pour avoir évolué dans les mouvements progressistes pétersbourgeois, Fedor Dostoïevski est finalement gracié mais contraint à l’exil. Il est déporté au bagne en Sibérie, soumis à quatre ans de travaux forcés et à un service militaire en tant que soldat. En 1854, il est affecté à Semipalatinsk où il s’éprend de Maria Dmitrievna, qu’il épouse en 1857.
Après avoir retrouvé ses privilèges de noble et son droit de publier librement ses ouvrages, Dostoïevski se remet à l’écriture et publie la même année Souvenirs de la maison des morts racontant ses années de bagne.
En 1859, retraité de l’armée, Fedor fonde, avec son frère Mikhaïl, une revue nationaliste, Le Temps, qui sera interdite en 1863 suite à une publication jugée trop contestataire.
En 1862, Dostoïevski voyage pour la première fois en Occident.
En 1867, il épouse en deuxième noce Anna Grigorievna, mais, malade et couvert de dettes, il sombre dans le jeu pour tenter de subvenir aux besoins de la famille de son frère, décédé en 1864.
Farouchement opposé à la démocratie bourgeoise européenne, qui place l’argent au centre de ses considérations, Fedor développe dénonce l’exploitation des pauvres gens dans Crime et Châtiment.
Après plusieurs années d’errance et de misère financière, l’écrivain renonce finalement au jeu et, en 1880, il publie son dernier roman qui marque l’apogée de son art : Les Frères Karamazov dans lequel on retrouve ses deux thèmes de prédilection : l’existence de Dieu et la force de la passion.
À propos des « Frères Karamazov » de Fedor Dostoïevski
Les Frères Karamazov est le dernier roman de Fedor Dostoïevski.
Publié sous forme de feuilleton dans Le Messager russe de janvier 1879 à novembre 1880 , Le roman connut un très grand succès public dès sa parution et reste considéré comme un chef-d’œuvre de la littérature russe.
Le roman explore des thèmes philosophiques et existentiels : Dieu, le libre arbitre ou la moralité. Un drame spirituel où s’affrontent différentes visions morales concernant la foi, le doute, la raison et la Russie moderne.
Dostoïevski a écrit une grande partie du roman à Staraïa Roussa, qui donne le cadre principal du roman. Au début de l’année 1881, Dostoïevski songeait à donner une suite au roman, dont l’action se déroulerait vingt ans plus tard mais il meurt le 28 janvier 1881.
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Comme à son habitude, Jean-Philippe Depotte analyse le roman selon quatre éléments :
• L’Eau, c’est le Style.
C’est la plume de l’écrivain, la poésie, la beauté du langage et le simple plaisir de lire de belles phrases.
• L’Air, c’est la Fiction.
C’est l’invention, qui prend deux formes, en général : l’intrigue (l’histoire que l’on raconte) et les personnages.
• La Terre, c’est le Milieu que décrit le roman.
C’est une époque ou c’est un lieu. C’est ce qu’apprend le lecteur sur la réalité que décrit le roman.
• Enfin le Feu, c’est le Message.
C’est la raison pour laquelle l’auteur a écrit son roman. C’est le message qu’il a voulu transmettre à son lecteur. Une philosophie, une morale ou, simplement, un sentiment, une impression.
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Découvrez la vidéo (16’46) :
Merci à Jean-Philippe Depotte pour son analyse. Je garde un grand souvenir de ce livre. Un roman qui m’a ouverte à la littérature russe, ses auteurs et leur puissance romanesque.
Et vous ? Qu’en avez-vous pensé ?
À vos succès d’écriture…
C’était passionnant. Merci de m’avoir fait découvrir Jean-Philippe Depotte et ses analyses de roman !