Hier, on parlait de rythme d’écriture et de ces mythes qui épuisent les auteurs.
Aujourd’hui, on va plonger dans le vif du sujet : ce moment où plus rien ne vient.
Pas une phrase, pas un mot, juste le vide.
J’ai longtemps cru que ces blocages étaient des signes d’incompétence.
En réalité, ils m’ont appris quelque chose de fondamental :
L’écriture n’est pas un flux continu.
C’est un organisme vivant, qui respire, se tait, et revient.
1/ Le jour où tout s’est arrêté
Je travaillais sur un projet qui me tenait à cœur.
Les idées étaient là, la structure aussi.
Et pourtant, du jour au lendemain… silence.
Rien.
Ni envie, ni mots.
Juste une fatigue sourde, un désintérêt total pour ce texte que j’aimais la veille.
J’ai passé des semaines à tourner autour du carnet comme un chat autour d’un fauteuil.
J’avais honte de ne plus écrire.
Honte de ne plus savoir écrire.
2/ Ce que j’ai compris après coup
Ce blocage n’était pas une panne.
C’était une pause nécessaire.
Mon esprit avait besoin de recul, mon histoire d’air, mes émotions d’un pas de côté.
J’essayais de forcer… alors qu’il fallait écouter.
Le silence de l’écriture n’est pas une punition.
C’est un signal.
Quand on cesse de produire, on commence à mûrir.
Et c’est souvent à ce moment-là que le texte se réorganise tout seul, dans l’ombre.
3/ Ce que j’en ai tiré
Depuis, je n’ai plus peur des blocages.
Je les accueille comme des battements naturels du processus créatif.
Quand ils reviennent, je ne lutte plus.
Je lis, je marche, j’observe, je vis.
Et tôt ou tard, une phrase refait surface — plus juste, plus ancrée, plus mienne.
Le blocage, c’est l’âme du texte qui prend le temps de respirer avant de parler.
4/ Conclusion
Si tu traverses une période où tu n’écris plus, ne panique pas.
Ce n’est pas la fin.
C’est juste ton écriture qui change de peau.
Et le jour où tu reprendras la plume,
tu découvriras qu’elle a grandi pendant ton silence.
Chez les Tisseurs d’Histoires, on apprend à écouter le rythme de son écriture :
parfois en action, parfois en gestation.
Les deux font partie du chemin.
Comme le disait E-E Schmidt, le blocage est peut-être le signal que l’on a rien à raconter, tout simplement ? Ou du moins, pas assez pour rédiger 50 à 60.000 mots.
Bonjour Philippe
C’est vrai, parfois le blocage, c’est juste la petite voix qui dit : “Là, tu tournes un peu à vide…”
Mais souvent, on a bel et bien quelque chose à raconter — il faut juste trouver où ça se cache. Parfois, une idée a besoin d’être nourrie, remuée, approfondie avant de prendre forme. C’est justement le genre de fil qu’on aime tirer dans Tisseurs d’Histoires.
C’est exactement ce que je ressens parfois au cours de l’écriture de mon roman. J’ai appris une chose: ne pas se décourager, lâcher prise, faire autre chose. Il ne sert à rien de lutter!
Notre cerveau sait trouver le bon moment!
Merci pour le commentaire
Tu as tout à fait raison : vouloir forcer les mots, c’est souvent le meilleur moyen de les faire fuir ! Le lâcher-prise fait partie du processus, même si ce n’est pas toujours évident à accepter. Et tu le sais bien, dans Tisseurs d’Histoires, on apprend justement à faire confiance à ce fameux cerveau créatif qui travaille en coulisses, même quand on croit qu’il fait la sieste.