Hier, on parlait de l’importance d’écrire pour soi.
Aujourd’hui, on passe à un autre sujet sensible : la productivité d’auteur.
Combien de fois as-tu entendu ces phrases ?
“Un vrai écrivain écrit tous les jours.”
“Il faut se discipliner.”
“Pas d’inspiration ? Écris quand même.”
Ces injonctions circulent partout — dans les livres, les vidéos, les conseils “pour devenir écrivain en 30 jours”.
Et si elles partaient d’une bonne intention, elles peuvent aussi devenir de véritables pièges à culpabilité.
1/ Le mythe du “vrai auteur écrit tous les jours”
Non.
Un vrai auteur pense à son histoire tous les jours, mais il n’écrit pas forcément tous les jours.
Certains écrivent le matin, d’autres par phases intenses.
Certains ont besoin de pauses pour respirer entre deux textes.
La constance ne se mesure pas au nombre d’heures, mais à la fidélité à ton projet.
Le danger de ce mythe ?
Te faire croire que tout ce qui n’est pas “production” = échec.
Alors qu’en réalité, réfléchir, rêver, observer… fait partie du processus d’écriture.
2/ Le mythe du “temps parfait pour écrire”
Spoiler : il n’existe pas.
Attendre le moment parfait, c’est comme attendre la météo idéale pour respirer.
Tu peux écrire dans le bruit, entre deux rendez-vous, dans ta voiture, sur une serviette de table.
Le bon moment, c’est celui où tu décides que ce moment-là suffira.
Écrire malgré l’imperfection du quotidien, c’est déjà un acte de résistance poétique.
3/ Le mythe du “toujours plus”
Certains auteurs mesurent leur valeur au nombre de mots :
“Aujourd’hui, j’ai écrit 3 000 mots.”
Super.
Mais parfois, trois phrases justes valent plus qu’un chapitre entier.
La vraie question n’est pas “combien” tu écris, mais “pourquoi”.
Écrire beaucoup ne fait pas de toi un grand auteur.
Écrire sincèrement, oui.
4/ Conclusion
Ces mythes sont séduisants parce qu’ils donnent l’impression d’un cadre, d’une méthode, d’un contrôle.
Mais l’écriture n’est pas une usine à mots.
Tu n’as rien à prouver.
Ni au monde, ni aux autres auteurs, ni à toi-même.
Tu n’es pas une machine à produire.
Tu es un être qui écrit — parfois lentement, parfois par fulgurance.
Et c’est très bien ainsi.
Chez les Tisseurs d’Histoires, on préfère parler de rythme vivant d’écriture : un équilibre entre inspiration, respiration et création.
Parce que la régularité ne doit pas t’épuiser, mais te nourrir.
Excellente idée, cet article. Et merci.
Dominique-François
Oh, merci pour ton adorable message !
Ton retour me fait chaud au cœur, surtout en ce mois de novembre où je me suis lancée le défi un peu fou d’écrire un article par jour. Pas toujours simple de caser ça entre deux journées bien remplies, mais je tiens bon ! Parce que j’adore partager tout ça avec vous… et aussi parce que ce challenge booste sacrément ma plume !
Alors merci de suivre l’aventure — tes encouragements donnent vraiment de l’énergie !
Un post qui déculpabilise bien ; l’on peut donc noter trois mots sur un bout de papier, qu’on oublie au fond de sa poche, prendre son cahier dans son lit et terminer la phrase débutée trois jours plus tôt, retrouver son bout de papier et gribouiller une autre idée, bref l’on peut se trouver « brouillon » oui, mais pas nulle !
Merci Marie Adrienne.
Merci à toi !
Ah, ce fameux bout de papier rescapé de la poche… il en sait long sur la vraie vie d’autrice ! Oui, brouillonne, dispersée, parfois même indisciplinée — mais jamais nulle. Parce qu’au fond, c’est ce joyeux chaos qui fait tourner la machine à histoires.
Continue à gribouiller, c’est souvent là que la magie commence.
Bonjour et merci pour cet artcle très riche en conseils. Il constitue pour mes étudiants et moi un véritable support didactique. Merci Marie-Adrienne. Plein succès pour votre programme « un article par jour ». Alio Maïnassara
Merci beaucoup Alio ! Je suis ravie que l’article puisse servir de support à vos étudiants. Quel plaisir de savoir qu’il circule en bonne compagnie ! Et merci pour vos encouragements — ils donnent de l’élan au défi.