Certains tics d’écriture sont comme des petits cailloux dans la chaussure :
on ne les sent pas… mais le lecteur, lui, oui. Bonne nouvelle :
on en a tous. Oui, vraiment tous. Moi la première.
Aujourd’hui, je te propose un tour d’horizon léger et complice des 5 tics d’écriture les plus courants — histoire de les repérer, d’en sourire… et de les apprivoiser avec douceur.
1/ Le mot préféré (le fameux “soudain”, “alors”, “juste”, “encore”…)
Tu sais, ce mot que tu aimes tellement que tu l’invites à chaque ligne.
Le souci : à la lecture, ça saute aux yeux.
Le remède : une petite chasse subtile lors de la relecture avec la fonction “Rechercher”.
Spoiler : on en a tous un. Le mien change chaque année.
2/ La phrase qui court un marathon
Tu sais… la phrase qui aurait dû s’arrêter trois fois mais qui continue encore, encore, encore…
Le souci : le lecteur perd le souffle.
Le remède : relire à voix haute — si tu t’essouffles, la phrase aussi.
3/ Le dialogue où tout le monde soupire, hoche la tête, sourit, hésite…
Ces verbes passe-partout qui reviennent toutes les 3 lignes.
Le souci : ça crée une impression de répétition mécanique.
Le remède : varier avec des actions, des sensations, ou… ne rien mettre du tout.
4/ La mise en scène inutile (la “mauvaise habitude” de surdécrire)
Tu veux être clair·e, alors tu expliques tout, même l’évidence.
Le souci : ça alourdit.
Le remède : faire confiance au lecteur (il est intelligent et imaginatif).
5/ Le tic émotionnel (“son cœur s’emballa”, “il frissonna”, “elle retint son souffle”)
On a tous un “reflexe émotionnel” qu’on glisse dès qu’on veut intensifier une scène.
Le souci : ça crée une impression de déjà-vu.
Le remède : remplacer les émotions par leurs effets concrets : gestes, pensées, tension du corps…
Conclusion
Avoir des tics d’écriture, c’est normal.
C’est même… attendrissant.
Parce qu’ils montrent que tu écris.
Que tu cherches.
Que tu avances.
Et à force de les repérer, tu verras :
ils deviennent des portes d’entrée vers un style plus fluide, plus précis… plus toi.
Dans Tisseurs d’Histoires, on sourit souvent ensemble de nos tics d’écriture —
parce que le style se façonne autant avec nos maladresses qu’avec nos trouvailles.