Illustration douce représentant un auteur écrivant dans une ambiance lumineuse et calme, symbole du silence et du non-dit en écriture.On croit souvent que l’écriture, c’est une question de mots.
De phrases bien tournées, de dialogues percutants, de descriptions précises.

Mais il y a quelque chose d’encore plus puissant.
Quelque chose qu’on oublie, parce qu’on ne le voit pas :

le silence.

Ce qu’on ne dit pas. Ce qu’on laisse deviner.
Ce qu’on laisse respirer.

Aujourd’hui, on explore ce territoire invisible — celui où se cache une bonne partie de la magie littéraire.

1/ Le non-dit : ce qui résonne plus que ce qui s’écrit

Tu as déjà lu une scène où… tout est suggéré ?
Une tension dans l’air, mais pas un mot pour l’expliquer.
Une émotion qui déborde, mais que personne n’exprime.

Ce n’est pas un manque.
C’est un choix d’auteur.

Le silence n’efface pas — il intensifie.

C’est lui qui fait vibrer le texte entre les lignes.

2/ L’ellipse : l’art de faire confiance au lecteur

L’ellipse, c’est ce moment où tu coupes, tu passes vite, tu sautes une scène, un détail, un bout de chronologie.

Pourquoi ?
Parce que tu fais confiance au lecteur.

Tu sais qu’il va reconstruire, imaginer, compléter.
Et c’est dans cet espace de liberté qu’il devient co-créateur de l’histoire.

Le silence devient alors un pacte :

“Je ne te dis pas tout, parce que je sais que tu peux sentir.”

3/ Le silence, c’est aussi une émotion

Dans la vie, les moments de silence sont souvent les plus forts :

  • une main qui tremble,

  • un regard qui fuit,

  • une phrase qu’on retient,

  • un souffle qu’on laisse en suspens.

En écriture, c’est pareil.
Le silence n’est pas un vide :
c’est un espace plein d’émotions que les mots ne sauraient égaler.

4/ Comment laisser respirer ton texte

Voici une règle toute simple :

Si tu peux l’exprimer sans le dire, fais-le.

Quelques pistes faciles à intégrer :

  • décrire une réaction plutôt qu’un ressenti

  • couper une scène juste avant son “explication”

  • supprimer la ligne de dialogue qui surligne ce qu’on a déjà compris

  • laisser une phrase inachevée… volontairement

Le lecteur n’a pas besoin qu’on lui mâche tout.
Il a besoin qu’on l’invite.

Conclusion

Le silence n’est pas un manque d’écriture :
c’est une forme d’écriture.

C’est le mot invisible qui donne relief, subtilité et profondeur à ton texte.

Et si ce que tu taisais…
était justement ton passage le plus fort ?

Dans Tisseurs d’Histoires, on explore souvent ces zones où l’écriture respire…
les lieux du non-dit, de l’implicite, du “presque”.
Parce que c’est là que naît la littérature.
A vos succès d’écriture

 

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