Écrire au stylo

J’animais récemment une formation à l’écriture et je me suis étonnée de voir un stagiaire sur deux rédiger au stylo. Quand j’ai posé la question, tous m’ont répondu qu’ils jetaient d’abord leurs idées au stylo et taperaient ensuite le texte pour le travailler à l’écran.

Cela m’a replongée une douzaine d’années plus tôt. A l’époque, je ne concevais pas d’écrire au clavier. Pourtant je participais à de nombreux concours de nouvelles et j’écrivais énormément. Combien de feuilles griffonnées, de stylos qui fuient, ou qui n’écrivent pas comme il faut. Combien de frustration à la relecture, de sentiment d’impuissance et de désespoir en revisitant des plans incompréhensibles ou des mots illisibles.

Un jour, j’en ai eu marre. Je ne supportais plus de relire mes feuilles toutes raturées, de réécrire mes textes. J’ai immédiatement pensé au clavier et à taper à dix doigts sans le regarder, consciente du temps considérable que j’allais gagner d’écrire aussi vite que ma pensée.

Écrire au clavier

La barre était haute ! Mais si on ne se lance pas des défis personnels, si l’on renonce avant même d’avoir essayé, on se limite. Tenter d’aller au-delà de ses limites permet d’évoluer. Et dès qu’on ose franchir ses limites, on accroît la confiance en soi. Cette force-là, il faudrait la conserver car écrire nécessite souvent de se dépasser. On y reviendra…

Donc, j’ai commencé à fouiller le web. J’ai écarté les logiciels payants et trouvé plusieurs sites dont http://www.dactylocours.com/ (aujourd’hui, je crois que la formation devient payante au bout d’un certain temps) pour m’aider. Je dois avouer que j’ai mis plusieurs mois à taper sans regarder le clavier. Mais franchement, je ne regrette pas. J’économise une énergie et un temps qui étaient, autrefois, inexorablement dilapidés. Je me fatigue moins, j’ai moins mal au cou, au dos et aux mains.

Devant mon clavier, je ne me sens pas « moins écrivain » qu’un autre qui utiliserait le stylo. J’improvise, j’invente, je me balade… Je peux passer d’un texte au suivant sans difficulté, je peux retrouver des compositions inachevées, oubliées, en scrutant mes disques durs, je peux récupérer une page ou un paragraphe pour l’intégrer à un texte auquel il manque quelque chose.

L’ordinateur n’est pas un obstacle dressé devant l’écriture. Il devient ma salle de simulation, la bibliothèque de mes ébauches oubliées ; un formidable outil de travail, de partage et de mémoire.

Ainsi le meilleur des conseils que je puisse donner serait d’apprendre au plus vite à écrire des dix doigts sans regarder le clavier. Le gain de temps est considérable. Essayez, vous verrez !

Stylo ou clavier ? Dans votre commentaire, dites-moi quelle est votre habitude.

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