Les Luminaires d’Eleanor Catton, un roman lumineux et brillant

Les Luminaires d’Eleanor Catton, un roman lumineux et brillant

EcrivainL’année littéraire 2015 commence bien. Et je m’empresse de vous parler d’un livre captivant à ne pas louper…

 

 

 

 

 

Ce livre c’est LES LUMINAIRES, d’Eleanor Catton, paru le 1er janvier 2015 chez Buchet/Chastel

 

9782283026489

 

 

Quelques mots à propos d’Eleanor Catton

 

Née en 1985 au Canada, Eleanor Catton a grandi à Christchurch, en Nouvelle-Zélande.

Après des études d’anglais, elle écrit La Répétition, un premier roman, qui lui permet d’obtenir le prix Betty Trask et entre autres, d’avoir été finaliste au prix Guardian du 1er roman en plus de faire partie de la première liste du prix Médicis.

Mais c’est avec Les Luminaires que vient la consécration. Elle obtient le prix Man Booker 2013, Prix littéraire du Gouverneur général, finaliste aux prix Dylan Thomas et Walter Scott.

Notons que les droits du roman ont été vendus dans près d’une trentaine de pays et une adaptation télévisuelle est en cours.

Eleanor Catton vit à Auckland en Nouvelle-Zélande, où elle enseigne la création littéraire.

 

Quelques mots à propos du livre Les LUMINAIRES

 

L’histoire (résumé de l’éditeur) :

Nouvelle-Zélande,1866. En pleine ruée vers l’or, l’île voit débarquer sur ses côtes tout ce que la vieille Europe compte d’ambitieux et de désespérés.

Parmi eux, Walter Moody, un jeune britannique ruiné bien décidé à trouver fortune accoste au port d’Hokitika, sur la côte Ouest, après un éprouvant voyage. Mais une étrange assemblée l’attend dans le petit hôtel où il a trouvé refuge.

Là, dans une atmosphère des plus tendues, douze hommes du cru tiennent une réunion secrète pour tenter d’élucider des faits étranges qui agitent la communauté depuis plusieurs semaines. Un riche notable a disparu, une prostituée a tenté de mettre fin à ses jours, et on a découvert une immense fortune dans la maison d’un pauvre ivrogne, mort lui aussi. Moody succombe bientôt à l’irrésistible attrait du mystère et se retrouve plongé dans un entrelacs d’intrigues et de destins vertigineux.

 

Pourquoi parler de ce livre ?

 

Pour plusieurs raisons :

  • évoquer les inspirations de l’auteur,
  • sa façon de travailler
  • vous dire pourquoi ce livre constitue une prouesse littéraire.

 

1 / Les inspirations de l’auteur :

 

La série Sally Lockhart de Philip Pullman, l’île au trésor de Robert Louis Stevenson.

 

Ce sont ces romans qui m’ont donné envie d’écrire et je les relis non seulement avec admiration, mais avec gratitude et affection, puisqu’ils ont éveillé en moi une vocation. »

 

 

2 / Comment a-t-elle travaillé à son roman ?

 

Avant d’écrire Les Luminaires, Eleanor Catton avait juste une ambition et une direction :

  • Vouloir écrire une sorte d’aventure à suspense, en s’inspirant de tout ce qu’elle aimait dans les livres jeunesse.
  • écrire un roman campé en Nouvelle-Zélande.

 

La ruée vers l’or de l’Ouest, au milieu des années 1860, s’est présentée à elle assez naturellement. Elle connaissait bien la côte ouest de la Nouvelle Zélande, et la ruée vers l’or lui a semblé le thème idéal pour camper une histoire d’aventures.

Alors, elle a commencé à se documenter, en débutant par l’histoire de la ruée vers l’or, ce qui l’a menée aux abus de confiance et à l’escroquerie, puis à la bonne aventure et finalement aux étoiles.

Elle lit et prend beaucoup de notes, particulièrement dans la phase de recherche initiale.

Elle surligne tout ce qui lui semble intéressant.

Elle retape ensuite ce qu’elle a surligné, puis elle imprime ce qu’elle a retapé, pour finalement relire ces notes aussi souvent que possible.

En plus des essais, elle a également commencé à lire autant de romans du 19e siècle et de romans à suspense que faire se peut, surlignant les expressions idiomatiques, les détails particuliers de l’époque et les trésors d’ingéniosité des intrigues.

La plupart des notes qu’elle a prises n’ont pas servi pour Les Luminaires – du moins pas directement –, mais elle déclare qu’elle n’aurait jamais pu amorcer le roman sans elles.

 

Je considère ces phases initiales comme un processus me permettant d’acquérir de l’autorité, de trouver une perspective à partir des matériaux bruts qui composent l’univers de mon futur roman.

 

Ce travail de lecture et de recherche a duré près de deux ans, et c’est à la toute fin que l’idée du roman est vraiment née. Ayant appris à lire les cartes du tarot, elle est tombée sur Le château des destins croisés d’Italo Calvino, roman dont l’intrigue est basée sur les règles du tarot… C’est le déclic !

Elle dit avoir eu du mal à lire ce livre, même s’il est plutôt mince, et pendant qu’elle luttait pour le terminer, elle s’est demandé pourquoi les romans ayant une structure complexe étaient si souvent inertes, et pourquoi la structure était une entrave au plaisir et au divertissement du lecteur.

Les structures doivent-elles exister au détriment de l’intrigue ?

Ou est-ce possible pour un roman de posséder une intrigue solide tout en étant structurellement complexe ?

Intéressantes interrogations !

Sur le net, elle a trouvé un générateur pouvant retracer le mouvement des planètes à travers les constellations du zodiaque. Elle y a saisi les coordonnées des filons d’or d’Hokitika et l’année 1864, année où l’or a été découvert dans la région. Puis elle a regardé le ciel évoluer.

Elle a également mené des recherches sur les relations entre le Soleil et la Lune et étudié les spécificités humaines des signes du zodiaque.

Eleanor Catton s’est ensuite attaquée à la construction de son roman qui emprunte à… l’astrologie.

Dès les premières pages, la lecture nous embarque dans une véritable chasse au trésor sur fond d’astrologie. Chaque personnage est associé à un signe du zodiaque ou une planète. Il évolue, se transforme, se dévoile au fil des chapitres. Tous sont liés. Ils s’assemblent, se croisent, s’éloignent, se perdent de vue, s’évitent, se cherchent, se retrouvent, s’aiment ou se détestent.

Le roman compte 992 pages et douze parties. Chaque partie a un nombre de pages inférieur de moitié à celui de la précédente. Le premier chapitre dépasse les 400 pages, le dernier se limite à 4.

Le roman est habillement construit. On devient vite accro aux personnages dont la personnalité évolue sans cesse. L’intrigue très  ingénieuse est en outre servie par une belle écriture, proche de celle des romanciers du 19e siècle.

 

Eleanor Catton a tout d’une grande.

Amoureux des énigmes et du style soigné, vous y trouverez votre compte.

À lire de toute urgence… (j’ai adoré !)

 

À bientôt…

 

 

 

 

Finies les vacances, Aproposdecriture revient…

Finies les vacances, Aproposdecriture revient…

Finies-les-vacancesMe revoilà ! Vous êtes nombreux à vous impatienter, si pressés de me retrouver. C’est touchant ! Merci pour vos mails. Si mes réponses ont parfois tardé, je m’excuse, mais je n’ai pas toujours eu de connexion internet au cours de mes vacances.

 

 

 

 

 

Quelques mots à propos du blog

 

Malgré une pause, les fréquentations d’Aproposdecriture n’ont pas chuté du tout. Mieux, elles ont augmenté. Alors, bienvenue aux nouveaux abonnés. Vous avez été nombreux en juillet et en août. N’hésitez pas à intervenir dans les commentaires. Aproposdecriture doit être un terrain d’échanges !

Dès aujourd’hui, je reprends le rythme de parution, soit deux articles par semaine. Je continue de travailler sur une formation à l’écriture que vous êtes de plus en plus nombreux à me réclamer… Je sais, ça traîne… mais je vais augmenter ma cadence de travail pour venir à bout du contenu dense et ambitieux. Je dois vous avouer que je pensais trouver du temps et être disponible en rentrant de vacances et depuis le début de la semaine (j’ai repris mon activité le 25 août), mon activité de biographe s’affole.

Quelques mots à propos de mes lectures

 

En juillet, dans un article, j’avais donné quelques titres de bouquins que j’envisageais de lire au cours de l’été. Bizarrement, je n’ai pas forcément lu ce qui était prévu. Voilà les livres qui m’ont marquée.

Le liseur du 6h27… Avec tout le respect que je dois à Jean-Paul Didierlaurent, l’auteur… je n’ai pas accroché. J’ai abandonné le livre au bout de 30 pages sans réussir à entrer dans cette histoire. C’est bien écrit, mais je n’ai pas pu. Tous les goûts sont dans la nature. Heureusement !

En revanche j’ai beaucoup apprécié le livre de Pierre Rabhi, Du Sahara aux Cévennes : Itinéraire d’un homme au service de la Terre-Mère.

C’est une autobiographie et un joli recueil de pensées sur notre monde. Pierre Rabhi est un esprit libre qui décide de ne pas suivre le chemin tracé par la société. C’est bien écrit. J’ai savouré.

Ensuite, j’ai lu Manuel d’écriture et de survie de Martin Page. Le livre est constitué d’une soixantaine de lettres, parfois brèves ou très brèves. Des lettres ? Oui. Des échanges avec une correspondante qui pourrait être chacun d’entre nous, confronté à notre passion de l’écriture.

En une soixantaine de lettres, nous voyons défiler tous les paramètres du « métier » d’écrivain : le nègre, le premier jet, le plagiat, le physique, les rêves, les refus, la traduction, la table, le journal, la mort, la ponctuation…

Lettre après lettre, Martin Page écrit un pastiche malicieux de l’écrivain artisan qui paie chaque jour son écot de sueur sans jamais perdre de vue le plaisir d’écrire. Un recueil qui s’affiche comme un remède contre l’aigreur, un encouragement à la liberté pour tracer son chemin, faire ce que l’on aime en se méfiant des idées toutes faites. J’ai aimé !

J’ai aussi lu Monsieur le commandant de Romain Slocombe. Un livre terrible.

L’auteur se met dans la peau de Paul-Jean Husson. Un écrivain bien né, grand bourgeois, héros de la Première Guerre mondiale (il a perdu un bras au front), auteur de livres prisés du public et loués par la critique, siégeant à l’Académie française et à l’Académie Goncourt.

Paul-Jean Husson a un fils, violoniste. Un jour, ce dernier lui présente celle qui deviendra sa femme, une jeune comédienne Allemande connue dans son pays sous le nom d’Elsie Berger.

Les années passent. De l’autre côté du Rhin, Hitler arrive au pouvoir ; Husson s’enflamme. Lorsque la guerre éclate, le fils Husson part pour Londres, laissant sa femme auprès de son père qui en tombe éperdument amoureux. Il découvre rapidement que sa belle-fille est juive.

Partagé entre son antisémitisme viscéral et cet amour interdit, il assistera, impuissant, à la mort accidentelle de sa fille puis à celle de sa femme, et enfin à la capitulation de son pays, en juin 1940. Pétainiste convaincu, Husson décide de partir sur les routes de l’exode en compagnie de celle qu’il ne cesse de désirer.

Paul-Jean Husson raconte tout cela dans la lettre de dénonciation qu’il adresse à « Monsieur le Commandant ». Dès les premières lignes, nous savons de quoi il est question mais on reste en haleine du début à la fin. Du talent !

J’ai lu aussi quantité de magazines et vous laisse découvrir l’un de ceux qui qui m’a interpellée. Il est signé par Anne Bragance, écrivaine française et paru dans le Nouvel Observateur du 17 juillet 2014. Si vous souhaitez le lire, cliquez ici (PDF)

Enfin, j’ai lu les nouvelles des participants au concours et je vous en dis plus dans le prochain article…

 

J’espère que vous allez tous bien. Et que chacun a pu profiter un peu de l’été…

Avez-vous lu ? Écrit cet été ? Que vous inspire l’article du Nouvel Observateur ?
Dites-moi tout cela dans les commentaires.
 
À vos succès d’écriture…