Hier, on parlait du blocage d’écriture.
Aujourd’hui, on s’attaque à son cousin plus discret : le roman endormi.

Celui qui dort quelque part dans un dossier, un carnet, ou une clé USB.
Celui dont tu n’oses plus prononcer le nom parce qu’il te rappelle une promesse inachevée.

Bonne nouvelle : ton roman n’est pas mort. Il sommeille. Et comme tous les dormeurs, il attend simplement le bon moment pour se réveiller.

1/ Tu y penses encore (souvent)

Si ton roman surgit encore dans tes pensées, c’est qu’il vit toujours quelque part en toi.
Les histoires mortes ne reviennent pas hanter leurs auteurs.

2/ Tu ressens un mélange de honte et de tendresse

Ce paradoxe est typique des projets endormis :
tu te dis “je n’ai pas été jusqu’au bout”… mais une part de toi sait qu’il mérite encore une chance.
Cette ambivalence, c’est le cœur battant de la création.

3/ Quand tu en parles, tes yeux brillent (encore un peu)

Tu dis “oh, c’était un vieux projet”… mais ton ton change.
Ton regard s’allume.
Ce n’est pas de la nostalgie : c’est une braise. 

4/ Tu continues d’accumuler des idées “au cas où”

Un petit carnet, un dossier “brouillons”, des notes sur ton téléphone…
Tu fais semblant d’avoir tourné la page, mais ton inconscient, lui, continue de tricoter ton histoire en secret.

5/ Tu compares tes lectures à ton roman

Chaque fois que tu lis un livre du même genre, tu penses :

“Ah tiens, j’avais une scène un peu comme ça.”
“J’aurais pu aller plus loin que ça.”
Ton roman n’est pas oublié. Il cherche juste sa place à nouveau.

6/ Tu te dis “un jour, je le reprendrai”

C’est la phrase magique.
Celle qui trahit un lien encore vivant entre toi et ton texte.
Et si “un jour”, c’était bientôt ?

7/ En lisant cet article, tu souris (même un peu)

Voilà.
C’est le signe ultime.
Parce que si tu ressens cette émotion en ce moment même, c’est que ton roman, lui, te réclame doucement.

8/ Conclusion

Les romans ne meurent pas.
Ils se mettent en veille quand l’auteur a besoin de respirer.

Et quand le moment revient, ils s’étirent, bâillent, ouvrent un œil…
et t’appellent à nouveau.

Alors, au lieu de dire “j’ai abandonné mon roman”, dis simplement :

“Il dort encore un peu.”
Parce qu’un jour, tu lui redonneras vie.

Chez les Tisseurs d’Histoires, on sait que les textes ont leur propre tempo.
Certains se tissent vite, d’autres en silence, parfois sur plusieurs saisons.

Share This