Benjamin Stein, auteur allemand, a débarqué en France avec Canevas un curieux roman qui présente deux histoires. Jusqu’ici, rien de bien étonnant, me direz-vous, sauf…

 

 

 

 

…Que les deux histoires sont imprimées tête-bêche.

Et qu’elles se rencontrent au milieu du livre.

Et pourtant, Canevas est un seul texte, écrit par un auteur unique (Benjamin Stein).

Un livre qui se lit indifféremment dans un sens comme dans l’autre, une couverture audacieuse et un auteur allemand. Voilà de quoi appâter ma curiosité littéraire !

Pour le lire, l’éditeur ne fournit aucune consigne. Le lecteur est donc libre de commencer le roman par l’un ou l’autre des côtés. Seul le narrateur diffère.

D’un côté comme d’un autre du livre, on retrouve la même image de façon tout à fait symétrique, seul diffère le nom qui accompagne le titre :

 

Canevas Jan Wechsler (d’un côté)

 

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 Canevas: Jan Wechsler – Amnon Zichroni

 

CANEVAS  de Benjamin Stein, 420 pages, Editions Gallimard Du monde entier, 2015, Titre original “The Leinwand”, traduit de l’allemand par Sacha Zilberfarb.

 

 

Canevas Amnon Zichroni (de l’autre)

 

 

 

 

 

 

 

La pagination diffère aussi d’un récit à l’autre : du côté Jan Wechsler, W est le numéro de la page. Du côté Amnon Zichroni, Z est le numéro de la page.

Les deux récits sont construits autour de ces deux personnages, dont les vies vont se tisser l’une par rapport à l’autre.

D’un côté, il y a Jan Wechsler, éditeur juif allemand, marié et père de deux enfants. Dans les premières pages, il reçoit une valise qui, d’après lui, ne lui appartient pas. Mais la confusion s’installe quand il découvre l’homonymie qui le lie au journaliste, auteur d’un livre-choc, qui démonte l’histoire d’un certain Minsky.

De l’autre côté, il y a Amnon, Zichroni. Né dans une famille juive d’Israël, Amnon est très vite confié à l’Oncle Nathan, joaillier célibataire de Zurich, pour être éduqué selon les rites de la religion juive. Appliqué et studieux, Amnon s’interroge sur les fondements des livres sacrés. Il réfléchit à l’idée du destin et d’une intervention divine. S’étant découvert un don qui lui permet de s’approprier les souvenirs de ceux qu’il approche, ses recherches et sa formation s’orientent rapidement vers la psychiatrie.

Touché par Minsky, ayant survécu à la Shoah, Amnon, psychanalyste, accompagne celui-ci dans son travail de mémoire…

 

Canevas se lit d’une traite. C’est un thriller haletant autant qu’une réflexion sur l’identité et la mémoire. Avec cette mise en regard de deux histoires, l’auteur brouille les pistes et fait preuve d’un talent diabolique.

L’intérêt est véritablement la rencontre des deux récits au milieu du livre. Avec deux scènes qui se répondent et ne peuvent fonctionner l’une sans l’autre.

Moi qui aime les structures inédites, j’ai adoré ! Je vous conseille de plonger dans Canevas.

Lisez ce livre et venez dire ce que vous en avez pensé.

Bonne lecture.

 

À vos succès d’écriture…

 

 

 

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