Mieux voir pour bien écrire – le vocabulaire de la vue

Mieux voir pour bien écrire – le vocabulaire de la vue

Quelques mots sur la vue

Bizarrement, j’ai gardé  ce dernier sens pour la fin. Serait-ce un vieux reste de mon ancienne vie professionnelle ? Pour celles et ceux qui l’ignoreraient, j’ai exercé vingt ans mon métier d’opticienne… Mais ça, c’était avant !

La vue est le sens qui permet d’observer et d’analyser l’environnement par la réception et l’interprétation des rayonnements lumineux.

L’œil est l’organe de la vue mais la perception visuelle, nécessite l’intervention de zones spécialisées du cerveau (le cortex visuel) qui analysent et synthétisent les informations collectées à propos de la forme, la couleur, la texture, le relief, etc.

Avec le temps, le regard que nous portons sur ce qui nous entoure devient vite indifférent, plus rien n’étonne. Cultiver un «savoir-voir» est indispensable si l’on veut éviter qu’une certaine cécité nous gagne, face à l’habituel et au quotidien. Chaque fois que quelque chose vous paraît ordinaire, regardez-la comme si vous la découvriez pour la première fois. Votre regard redeviendra novateur.

Pourquoi les jeunes enfants s’intéressent-ils à tout ? Parce que leur regard est neuf, et que tout est nouveau pour eux. Regardez  avec ses « yeux d’enfant » permet de mettre sa curiosité en appétit devant un monde dont les autres sont rassasiés. Car il faut l’avouer, notre regard d’adulte est souvent blasé par le quotidien. Garder un regard curieux, c’est rester actif et greffé sur le réel, l’éveil au monde et aux êtres qui nous entourent.

Mais attention, nous avons tendance regarder, non pas avec nos yeux, mais avec nos pensées. Méfiez-vous toujours de cette subjectivité. Elle occulte le réel.

Un bon moyen de s’en rendre compte, c’est qu’à ce moment-là, on pense ou on dit souvent : « On dirait la… », « Ça ressemble à… »

Sachez vous étonner !

S’étonner pour mieux voir et mieux donner à voir. Après chaque rencontre, promenade, voyage, lecture, spectacle… habituez-vous à rédiger quelques lignes :

Qu’est-ce que j’ai vu, entendu, senti, touché, goûté de nouveau ?
Qu’est-ce que ça m’a apporté de plus ?

Où que vous vous trouviez, ayez toujours l’esprit en alerte, habituez-vous à observer attentivement les gens, les ani­maux, les paysages, et les choses. Demandez-vous ce que vous pourriez écrire de nouveau sur le sujet. Faites-en votre règle et je vous garantis que votre écriture s’enrichira.

(suite…)

Ecrire avec les 5 sens

Ecrire avec les 5 sens

Avant toute chose, faisons un exercice.

Décrivez un lieu que vous appréciez particulièrement. Une plage, une forêt, un lieu de promenade, une maison, etc. L’important est que vous l’aimiez vraiment.

Une fois que vous aurez terminé, relisez le texte que vous avez écrit en soulignant, avec une couleur différente de façon à les distinguer, les mots qui se rapportent aux 5 sens :

la vision, l’ouïe, l’odorat, le goût et le toucher.

Que voyez-vous ?

Qu’un ou deux sens dominent !  Je peux même affirmer qu’en général, on voit beaucoup, on entend peu, on ne sent quasiment pas, on touche rarement et on goûte… exceptionnellement !

Ce constat établi, faites un nouvel exercice. Par exemple, décrivez une plage.

Spontanément vous allez écrire les couleurs de la mer et du ciel, la beauté des vagues, le comportement baigneurs, les enfants qui jouent, les bruits des bateaux à moteurs, et vous penserez avoir à peu près tout dit.

Mais reprenez votre texte et décrivez cette plage en utilisant tous vos sens.

Vous allez entendre le ressac, le vent, les cris, les discussions des voisins de plage, un poste de radio, une sonnerie de portable…

Sentir l’odeur de l’iode, des huiles solaires, etc.

Toucher diverses matières : serviette, maillot, feuilles d’un journal, pages d’un livre. Vous allez évoquer le sable coulant entre les doigts, le contact avec les algues sèches et les galets rugueux ou lisses, le vent fouettant les cheveux d’une personne.

Vous pouvez parler du sel sur votre peau, du sable s’égrenant entre les doigts, de la morsure du soleil sur le corps. De la goutte de sueur qui perle sur le front…

Vous voyez bien, en utilisant la vue, l’ouïe, l’odorat le toucher et le goût, une multitude d’informations nouvelles viennent compléter la description. Et c’est avec cette foule d’éléments, souvent négligés, qu’on peut enrichir un texte et le rendre plus vivant.

(suite…)