Romain Gary est le seul écrivain à avoir été récompensé deux fois par le prix Goncourt, la première fois sous son nom courant, pour Les Racines du ciel, en 1956 et la seconde fois sous le pseudonyme d’Émile Ajar, pour La Vie devant soi, en 1975. Découvrez la genèse de cette mystification…

 

 

 

À propos de Romain Gary

 

De son vrai nom Roman Kacew, Romain Gary, est un diplomate et romancier français, de langue française et de langue anglaise, né le  mai 1914 à Vilna, aujourd’hui Vilnius(Lituanie).

 

Roman Kacew, d’origine juive ashkénaze, est le fils de Mina Owczyńska et d’Arieh Leib Kacew, second mari. Alors que Roman est encore enfant, son père part à la guerre (14-18). À son retour, il quitte sa famille et part vivre avec une autre femme en 1925. Ils ont deux enfants, Valentina et Pavel qui meurent durant la Seconde Guerre mondiale.

Roman est élevé par sa mère. Après son divorce en 1926, elle connaît des problèmes financiers, son petit atelier de chapeaux ne lui rapporte que très peu d’argent. Elle vit alors quelque temps chez ses parents puis s’installe avec son fils dans sa famille à Varsovie qu’ils quittent en 1928 pour la France.

Roman Kacew et sa mère s’installent à Nice, dans un climat d’antisémitisme et de xénophobie croissant dans la France des années là. Sa mère finit par prendre la direction d’un hôtel respectable, la pension Mermonts. Romain fait des études assez moyennes au lycée de Nice.

Après avoir commencé des études de droit en octobre 1933 à Aix-en-Provence, Romain Kacew monte les poursuivre à Paris. Il obtient péniblement sa licence en juillet 1938, tout en suivant parallèlement une Préparation militaire supérieure au Fort de Montrouge.  En attendant son incorporation dans l’armée française, Gary passe l’essentiel de son temps à écrire. C’est à cette époque qu’il publie ses premières nouvelles dans Gringoire, un hebdomadaire qui virera à l’extrême droite. En 1937, plusieurs éditeurs refusent son premier roman, Le Vin des morts.

Naturalisé français en juillet 1935, il est appelé en novembre 1938 au service militaire dans l’aviation à Salon-de-Provence. Au terme de sa formation, il passe l’examen de sortie de l’école en mars 1939, mais il est recalé, probablement en raison de sa naturalisation trop récente. Il doit se contenter du grade de sergent.

En août 1939, il devient instructeur de tir à l’école de l’air d’Avord et suit son école à Bordeaux-Mérignac où elle se replie fin août. En février 1940, il obtient une permission pour se rendre à Nice, au chevet de sa mère très malade. C’est la dernière fois qu’il la voit. Elle meurt en février 1941.

Le 20 juin 1940, il s’évade de Bordeaux-Mérignac en avion jusqu’à Alger, puis rejoint Casablanca où il embarque sur un cargo britannique qui l’emmène à Glasgow. Il s’engage aussitôt dans les Forces aériennes françaises libres (FAFL). Il sert au Moyen-Orient, en Libye, et à Koufra en février 1941, en Abyssinie puis en Syrie où il contracte le typhus. Après sa convalescence, il sert dans la défense côtière de la Palestine.

En février 1943, il est rattaché en Grande-Bretagne au Groupe de bombardement Lorraine. C’est durant cette période que Romain Kacew choisit le nom de Gary qui deviendra son pseudonyme.

Le lieutenant Gary se distingue particulièrement le 25 janvier 1944 alors qu’il commande une formation de six appareils. Il est blessé, son pilote est aveuglé, mais il guide ce dernier, le dirige, réussit le bombardement, et ramène son escadrille à sa base. Il effectue de nombreuses missions aériennes sur le front de l’Ouest. Il est fait compagnon de la Libération et nommé capitaine de réserve à la fin de la guerre.

Après la guerre, il entame une carrière de diplomate au service de la France. Il sert en Bulgarie (1946-1947), à Paris (1948-1949), en Suisse (1950-1951), à New York (à la Mission permanente de la France auprès des Nations unies (1951-1954), à Londres (1955) puis en qualité de consul général de France à Los Angeles de 1956 à 1960. De retour à Paris, il demeure sans affectation jusqu’à sa mise en disponibilité du ministère des Affaires étrangères en 1961.

Romain Gary voit son premier roman, Éducation européenne, publié par les éditions Calmann-Lévy en janvier 1945. Il est distingué par le prix des Critiques.

Mais c’est avec Les Racines du ciel qui est récompensé du prix Goncourt 1956 que sa notoriété d’écrivain grandit auprès du public. À partir de la publication de La Promesse de l’aube, en 1960, il se consacre de plus en plus à son activité d’écrivain, également sous divers pseudonymes dont l’ultime et le plus connu, Émile Ajar.

 

Romain Gary –Émile Ajar

 

Après la disparition de Romain Gary, on apprend il est également l’auteur de quatre romans (dont La vie devant soi, prix Goncourt 1975) publié sous le pseudonyme d’Émile Ajar mais dont la paternité a été attribuée à un proche parent, Paul Pavlowitch, son petit cousin. C’est lui qui a assumé le rôle d’Ajar auprès de la presse.

Il se suicide le  décembre 1980 (à 66 ans) à Paris.

Découvrez en image cet auteur complexe et hors du commun.

La vidéo revint sur le coup de théâtre que Romain Gary a provoqué avec ses deux prix Goncourt. Elle est longue (1h28) mais vraiment passionnante.

 

 

À vos succès d’écriture…
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