Je ne comptais pas vous faire attendre davantage. Sans doute êtes-vous maintenant impatients de connaitre les résultats de ce 1er concours de nouvelles organisé par Aproposdecriture. Alors, le voilà…

 

 

 

Avant les résultats, quelques remarques à propos de ce concours :

Je commence par les remarques.

1 / Comme c’était le premier concours, à la demande de plusieurs lecteurs, j’ai prolongé la période de participation. D’abord prévue le 31 juillet, la clôture a eu lieu le 31 août 2013.

 

2 / J’ai reçu 11 nouvelles. C’est peu.

Je ne vous cache pas que je pensais en recevoir davantage. Je vous ai vraiment trouvé timides sur la participation.

Certes le gain au concours n’est pas attrayant mais le premier objectif n’est-il pas de s’exercer à écrire pour progresser, découvrir de nouveaux chemins (pour celles et ceux qui n’avaient jamais testé l’écriture de nouvelles), se conforter dans l’idée que l’on est capable d’écrire et de respecter un délai, se confronter à d’autres, faire lire ses écrits… Je peux vous conseiller !

Participer à ce genre de concours représente bien plus qu’on ne l’imagine. Je sais de quoi je parle, à une époque, je participais au moins à deux concours de nouvelles par mois.

Bravo donc aux participants. Même si votre nouvelle n’a pas été retenue, vous progresserez certainement en écriture car pour cela… il n’y a pas mieux qu’écrire ! C’est en forgeant que l’on devient forgeron, dit le dicton.

Sinon, j’ai reçu quelques mails de personnes qui me disaient vouloir participer mais ne pas savoir comment s’y prendre ou ne pas se sentir capable de…

Certains d’entre eux ont finalement participé et je les félicite.

Aux autres, je dis…  OSEZ !

Comment savoir et répondre à vos interrogations si vous ne vous lancez pas.

Petite confidence : si vous attendez d’être capable d’écrire le best-seller du siècle pour vous lancer en écriture, vous risquez d’attendre longtemps.

 

3 / Et maintenant… le résultat !

La nouvelle qui a remporté le suffrage à ce 1er concours de nouvelles est celle d’Isabelle Caudron !

Félicitations !

Comme prévu par le règlement du concours, je mets cette nouvelle en ligne :

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Couleurs  

 

Sitôt rentrée,  mon escarpin droit valdingua à droite tandis que le gauche atterrit sur le vivarium réveillant Caméléo qui ouvrit un œil vitreux…puis le referma. Pas nerveux pour un sou celui-là.

Tout le contraire de moi.

Ce soir, j’ai besoin de me défouler, d’exploser, de hurler.

J’ai tellement dû me concentrer toute cette  journée que j’ai besoin de recharger mes batteries.

Oui, aujourd’hui j’ai osé laisser parler l’artiste en moi et je me suis lâchée. Un peu.  Avec ma palette.

Je suis maquilleuse.

D’habitude, j’adore faire la conversation à mes clientes, mais aujourd’hui, c’était Madame MARTIN , une cliente très difficile.

« Mais, ça vous va très bien, ce fard à joues «  bois de rose « Madame MARTIN.  Si, si, je vous assure ».

« Vous auriez dû essayer de vous maquiller avant » lui ai-je dit pour meubler le silence.

« Ça vous met bien plus en valeur que les jours où je vous rencontre au marché. Là au moins, c’est féminin… Vous faites plaisir à voir. »

Et puis c’est votre robe du dimanche, celle-là ? Je ne vous ai jamais vue avec.

… Oui, c’était rare de la voir comme ça, Madame MARTIN.

D’habitude elle était toujours attifée d’un vieux tablier jeté au dessus d’une jupe pied-de-poule en lainage qui grattait. Pratique et rustique. Comme elle. Ça jurait un peu mais j’ai toujours fait semblant de rien. Par politesse.

Et puis, aujourd’hui pour la première fois, son mari a bien voulu que je lui épile le menton. D’habitude ça coûtait trop cher. Tout coûtait trop cher pour « le Vioque » comme elle disait Madame MARTIN.

Depuis le temps que j’avais envie de lui faire. Même gratos.

Parce que là, c’était pas du luxe. Une vraie forêt vierge qu’elle avait au menton, Madame MARTIN . Ça m’a pris un temps fou. Mais j’y suis arrivée.

Heureusement elle n’a pas bronché. Elle est restée stoïque. C’est résistant une fermière.

Oui, décidément, aujourd’hui ce n’était pas comme d’habitude.

Elle n’a pas desserré les dents de la journée.

Ça me faisait tout bizarre de ne pas l’entendre me raconter ses petites misères.

Et puis comme ce n’était pas rigolo de faire la conversation toute seule, j’ai continué en silence, bien obligée.

Dans un sens, ça valait mieux car elles étaient jaunes ses dents et j’ai horreur du jaune surtout avec le gloss Fleur de Lotus n°4.  Ç’aurait fait trop contrasté. Dans le genre moche. Mais je suis trop polie pour faire remarquer ce genre de choses à mes clientes.

Après une heure de travail… « Mais, je suis payée pour ça, Madame MARTIN » ne vous en faites pas, c’est votre mari qui paye aujourd’hui…

Et bien,  ça me faisait plaisir de la voir enfin en beauté, surtout après m’être autant appliquée.

Beauté relative certes – vu le point de départ d’où j’étais partie – Mais beauté tout de même. « Hein Madame MARTIN ? »

« C’est pas vous qui direz le contraire ».

« Allez là, encore un peu de poudre sur le nez et vous allez bientôt vous faire admirer…. Là, voilà, c’est fait…. »

« J’ai fini ! je vous laisse tranquille…»

Je ne suis pas mécontente de moi, c’est vrai. Puisqu’elle ne me fait pas de compliment autant que je m’en fasse moi-même pas vrai ?

« Ah c’est qu’ils vont vous trouver belle, vos enfants ! Ça fait longtemps qu’ils ne vous ont pas vue ?  C’est vrai qu’ils habitent loin.

J’espère qu’ils ne vont pas trop pleurer devant votre cercueil, ça gâcherait tout le maquillage.

C’ est prévu juste pour tenir une paire d’heures avant la mise en bière, Madame MARTIN »

Et sur ces entrefaites, j’ai quitté ma vieille amie, mignonne comme un cœur.

Même que « le Vioque » ne l’a pas reconnue et s’est étranglé devant l’addition.

Un maquillage première classe, c’est bien plus cher qu’un de ses poulets vendus au marché.

Pas vrai Madame MARTIN ?

Je suis sûre que du paradis, elle a bien ri… même avec ses dents jaunes.

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Pour te remercier de ta participation, je t’envoie au plus vite une surprise. Surveille ta boite mail.

Ta nouvelle est brève certes mais bien ficelée. J’ai apprécié sa chute inattendue.

En cliquant ici, vous découvrirez un ebook avec les nouvelles sélectionnées. Celle d’Isabelle bien sûr, mais aussi celles de Myriame Beggas, Eric Sanna et de Magali Delmas.

Toutes ont un style et un univers différents. Si la nouvelle d’Isabelle a remporté le suffrage, j’attribue une mention toute particulière à Myriame qui n’a que onze ans !

J’ai eu beaucoup de plaisir à vous lire. J’espère que vous serez plus nombreux au prochain concours.

Rappelez-vous…. Écrire souvent et beaucoup pour progresser !

À vos succès d’écriture

 

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