Domino DayL’intrigue vient du latin intricare qui signifie complication, imbroglio. L’intrigue d’un récit est donc l’enchaînement des événements qui forment le nœud de l’action.

 

 

 

On demande souvent aux écrivains où ils trouvent leurs idées. En ce qui me concerne, je dirai qu’elles viennent de partout si on reste à l’affût. Elles peuvent être inspirées par un article de journal, un film, une situation particulière, une tournure de phrases intrigante, une réflexion saisie au vol…

Mais de cette idée ne jaillit pas toute l’intrigue. Et si vous pensez que l’intrigue consiste simplement à imaginer une histoire et à y placer des personnages, vous allez droit au mur !

Georges Polti et la dramaturgie

 

Georges Polti, écrivain français, a travaillé sur l’intrigue. En 1916, il exposait une théorie selon laquelle il existerait 36 situations dramatiques de base applicables à n’importe quel scénario. Aujourd’hui, ce postulat sert toujours de base à l’apprentissage de la dramaturgie.

Voici ces 36 situations dramatiques (et quelques exemples ) :

1- Sauver (Andromède / Robin des bois)

2- Implorer (Jeanne d’Arc / Le Choix de Sophie)

3- Venger un crime (La Tempête / Le Comte de Monte-Cristo)

4- Venger un proche (Hamlet / La Mariée était en noir)

5- Être traqué (Le Fugitif)

6- Détruire (César Birotteau / Les Diaboliques / Le Pont de la rivière Kwaï)

7- Posséder (Faust)

8- Se révolter (Antigone / Cinna)

9- Être audacieux (La Vie est belle)

10- Ravir ou kidnapper

11- Résoudre une énigme (Oedipe /Maigret / Miss Marple)

12- Obtenir ou conquérir (Ulysse / Les Liaisons dangereuses / Frankenstein)

13- Haïr (Violette Nozière)

14- Rivaliser (Pelléas et Mellisande / Ben Hur)

15- L’adultère meurtrier (Hamlet / Thérèse Raquin / Le Facteur sonne toujours deux fois)

16- La folie (Jack l’éventreur)

17- L’imprudence fatale (Hercule Poirot)

18-  L’inceste (Oedipe / Les Revenants / Le Souffle au cœur)

19- Tuer un des siens inconnu (Oedipe)

20- Se sacrifier à l’idéal (Iphigénie / L’œuvre)

21- Tout sacrifier à la passion (Phèdre / La Faute de l’abbé Mouret)

22- Se sacrifier aux proches (Eugénie Grandet / Les Sœurs Brontë)

23- Devoir sacrifier les siens (Torquemada / Le Choix de Sophie)

24- Rivaliser à armes inégales (Attila / David et Goliath)

25- Tromper ou adultère (Pot-bouille / Mme Bovary)

26- Crimes d’amour

27- Apprendre le déshonneur d’un être aimé (La Dame aux camélias)

28- Les amours empêchées (Roméo et Juliette)

29- Aimer l’ennemi (Le Coup de grâce)

30- L’ambition (Jules César / Macbeth / Les Illusions perdues / Bel ami)

31- Lutter contre Dieu (Sous le soleil de Satan)

32- La jalousie erronée (Othello)

33- L’erreur judiciaire (Le Pull-over rouge)

34- Les remords (Thérèse Raquin / Crime et Châtiment / La dernière Marche)

35- Les retrouvailles (Les Enfants du capitaine Grant)

36- L’épreuve du deuil (Andromaque)

 

Les éléments essentiels de l’intrigue

 

L’intrigue est ce que les personnages font pour gérer la situation dans laquelle ils se retrouvent. C’est l’enchaînement logique des événements qui partent d’un incident initial venu modifier la situation des personnages.

Ainsi pour qu’il y ait une intrigue, bien sûr, il faut qu’il y ait des personnages mais il faut également qu’il y ait un conflit.

Le conflit, c’est l’ingrédient indispensable pour que l’histoire se déroule de façon intéressante et captivante. Et pendant le développement du conflit, nous avons besoin d’autres événements qu’il faut organiser de façon logique, selon une certaine causalité.

Enfin, dernier ingrédient essentiel à une bonne intrigue : des points forts dramatiques et un point culminant dont le but est d’impliquer fortement le lecteur.

Vous me suivez ?

Bon, je vous explique. Connaissez-vous ces fameux  « Domino days », ces événements regroupant des scènes de chutes de dominos.

Voyez chaque événement de votre roman comme un domino.

La clé d’une bonne intrigue, la voilà :

La scène 1 est le premier domino qui fait tomber le suivant et ainsi de suite.

Le premier événement doit déclencher l’événement qui lui succède immédiatement. Et ce jusqu’au point culminant des moments forts de votre histoire.

Après, il vous reste à ménager les conclusions,à nouer tous les fils restés épars et à illustrer la nature des changements qui se sont produits dans la vie de vos personnages.

Tout cela a l’air finalement plutôt simple, n’est-ce pas ?

Alors, pourquoi certains auteurs se retrouvent-ils bloqués dans une voie sans issue ?

Simplement parce qu’ils ne créent pas leurs personnages à l’avance et ne disposent pas assez d’éléments. Plus clairement, leur boîte à outils n’est pas suffisamment fournie. Et donc il n’est pas possible de réparer un défaut de construction.

Comment construire une bonne intrigue ?

 

En ouvrir continuellement l’histoire. Pour y parvenir, il faut créer une succession de scènes (en appliquant la technique des dominos) où vous posez des questions dramatiques. Cette question est, peu ou prou, « le personnage parviendra-t-il à atteindre cet objectif, et comment ?

Si l’une des questions dramatiques trouve une réponse dans une scène – Elle peut être positive ou négative si le protagoniste atteint ou non son but –, il faut impérativement veiller à ce qu’une autre question dramatiques soit posée ailleurs. Pour cela, ne livrez pas toutes les informations que vous possédez. Contentez vous de faire des révélations partielles et créer le suspense ! Le suspense n’est-il  pas de savoir ce qui va arriver aux personnages et comment ça leur arrivera.

Voilà quelques techniques pour construire de belles intrigues.

À vos claviers...

 

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