Il y a peu une question est arrivée dans ma boite mail. J’ai répondu et j’ai finalement pensé que la question et sa réponse méritaient bien d’être partagées

 

 

 

 

Cette question, la voilà :

Dit-on

« Je ferai des courses avant que ma mère arrive » ou « Je ferai des courses avant que ma mère n’arrive ».

Eh oui, voilà une subtilité de la langue française, source de nombreuses interrogations.

Ce « ne » s’appelle ne explétif, c’est un « ne » qui na pas de valeur négative. 

Et donc à distinguer du « ne » négatif employé seul

exemple : Je ne peux rien vous dire.

L’emploi du ne explétif est facultatif mais il est le signe d’une langue soignée, surtout à l’écrit.

Le ne dit explétif se rencontre dans des propositions subordonnées introduites par la conjonction que ou par une locution conjonctive comportant que.

En règle générale, son utilisation appelle à l’emploi du subjonctif (sauf pour les subordonnées de comparaison)

Cas les plus courants de l’emploi du ne explétif

 

1 / Après les verbes de crainte (redouter, appréhender, craindre, avoir peur etc.) on met habituellement un « ne » explétif

exemple :

Je crains qu’il ne soit trop tard.

Remarque 1 : On ne met pas le « Ne » si ces verbes sont déjà à la forme négative.

exemple :

Elle ne craint pas que son départ soit pénalisant pour le service.

 

2 /  Le « NE explétif » s’utilise après les verbes exprimant l’empêchement, la précaution ou la défense (empêcher, éviter, prendre garde, etc.)

exemple :

Il faut éviter qu’il ne soit informé.

 

3 / Le « NE explétif » s’utilise après les verbes de doute ou de négation, tels que douter, redouter, mettre en doute, contester, disconvenir, nier, etc., employés à la forme négative ou à la forme interrogative dans la principale.

exemples :

Je ne doute pas qu’il n’intervienne violemment.
On doute fort qu’il ne termine pas sa course.

 

4 / Le « NE explétif » s’utilise dans les tournures comparatives marquant l’inégalité (autre, autrement, meilleur, mieux, moindre, moins, pire, pis, plus, etc.)

exemples :

C’est beaucoup moins loin que je ne croyais
Il est plus violent que tu ne penses.
Les participants sont pires qu’on ne le disait

 

5 / Le « NE explétif » s’utilise dans les sub­or­don­nées introduites par avant que, à moins que, de crainte que, de peur que :

exemples :

Partons avant qu’il ne soit trop tard.
Je réviserai ce soir à moins qu’il ne vienne.
Il marchait sur la pointe des pieds, de peur qu’on ne l’entende.

Remarque 2 : après « sans que » on ne met pas « ne« .

Voilà, vous en savez un peu plus sur cette subtilité de notre langue qui pose souvent question.

À vos succès d’écriture…
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