Il y a une dizaine de jours, une question à propos des sauts de ligne et des alinéas a été posée dans un des commentaires. Il m’a donc semblé utile de faire un point sur la mise en page d’un manuscrit.

 

 

 

 

Pourquoi est-il important de soigner la mise en page d’un texte ?

 

La mise en page a deux objectifs : l’un esthétique et l’autre fonctionnel, puisqu’elle doit faciliter la lecture et la compréhension du texte. Même excellent, un texte peut ne pas être lu et/ou compris s’il est mal présenté.

Pour être efficace et agréable, la forme du texte doit servir sa lisibilité à deux niveaux :

  • faciliter la lecture des lignes au fil du texte et mettre en lumière sa structure,
  • favoriser l’appréhension globale de la page et des éléments qui la composent.

Un ensemble de conventions typographiques guident tout lecteur, sans même qu’il en soit conscient.

La mise en page s’organise autour des éléments suivant :

  • Le titre
  • Les chapitres
  • Les paragraphes
  • L’alinéa
  • Le texte

Cet article traitera des chapitres, des paragraphes, de l’alinéa et du texte.

 

a / Les Chapitres

 

Il est très important de faire apparaître clairement les chapitres. Pour le lecteur, ils constituent des repères. Et pour vous auteurs, une façon d’organiser vos idées et de structurer votre histoire.

Le chapitre est une succession et/ou un enchevêtrement de faits et d’idées qui se déroulent selon une même ligne directrice. Il est formé de scènes mises en paragraphes qui eux-mêmes constituent un ensemble de phrases construites.

Créer des chapitres dans un manuscrit est donc fortement recommandé.

Un nouveau chapitre implique souvent :

  • de nouvelles actions
  • un autre temps / jour / époque
  • de nouveaux lieux
  • l’histoire de personnages qui évoluent en parallèle
  • l’apparition de nouveaux personnages

Ces différents éléments démarqueront un chapitre du précédent, en gardant une continuité dans le récit.

Remarque : il n’est pas utile de donner un titre à chaque chapitre ! De même, la mention du mot « chapitre » n’est pas obligatoire. Un simple nombre suffit à indiquer de quel chapitre il s’agit. Vous pourrez l’écrire en majuscules ou en minuscules d’imprimerie. La seule règle reste de garder la même présentation tout au long du manuscrit.

Quelques idées de présentation :

  • utilisation des chiffres romains : I – II – III – etc.
  • utilisation des chiffres arabes : 1 – 2 – 3 – etc.
  • « chapitre » suivi de chiffres romains : chapitre I – chapitre II etc.
  • « chapitre » suivi de chiffres arabes : chapitre 1 – chapitre 2 – etc.

Et bien d’autres possibilités bien sûr !

 

b / Les Paragraphes :

 

Le paragraphe est une portion de texte, de volume varié, signalée en son début par un retrait de la ligne par rapport à la justification du texte manuscrit ou imprimé. Ce début en retrait de la première ligne d’un paragraphe est appelé aussi  « alinéa ».

Le paragraphe est un élément de mise en page recommandé pour la bonne lisibilité d’un récit. En effet, il permet d’aérer le texte en organisant les « blocs » de texte qui le composent, en respectant la logique et l’évolution de l’histoire. Le retour à la ligne permettra la mise en évidence d’un passage précis.

Mais attention, inutile de tomber dans l’excès en faisant un retour à la ligne à presque toutes les phrases. En effet, le paragraphe renvoie un message au lecteur qui les associe à un changement particulier. Trop de retours à la ligne nuisent à la profondeur du texte et à toute pertinence d’éléments particuliers.

 

Le changement de paragraphe marque  :

1 / un changement de scènes :

  • déplacement dans le temps
  • déplacement dans l’espace
  • changement de personnage

2 / un changement de tupe d’énonciation :

  • narration
  • description
  • explication
  • argumentation
  • correspondance
  • dialogue

 

3 / Cas du dialogue :

Pour être compréhensible, un dialogue doit être clairement indiqué.

L’usage consiste à employer les guillemets (français : « ») pour encadrer un dialogue : le premier dialogue commence par un guillemet ouvrant suivi d’une espace-mot insécable.

Chaque changement d’interlocuteur est indiqué par un tiret long (tiret cadratin, à ne pas confondre avec le trait d’union) suivi d’une espace fixe (d’un demi cadratin).

On indique la fin du dialogue par un guillemet fermant, précédé d’une espace-mot insécable.

 

Exemple :

Elle s’avança vers la jeune femme et lui tendit la pomme.
« Mange ! dit-elle d’une voix sèche.
— C’est que je n’aime pas les pommes !
— Mais celles-ci sont particulièrement savoureuses », insista la sorcière

 

Remarque : les Américains n’utilisent pas les guillemets, ils se contentent de tirets. Un certain nombre d’éditeurs français y ont également renoncé. Vous pouvez donc combiner guillemets et tirets, ou utiliser uniquement les tirets. L’important est de conserver la même présentation tout au long de votre ouvrage pour ne pas perturber le lecteur qui se sera habitué à votre façon de faire dialoguer vos personnages.

 

c / L’Alinéa

 

Un alinéa est le retrait de la première ligne d’un texte. Il marque le début d’un nouveau paragraphe.  C’est un signe typographique à part entière. Son rôle est primordial dans la bonne lisibilité d’un texte.

Il correspond à 0.5 cm pour un texte écrit en police 12. Il est obligatoire à chaque retour à la ligne.

 

d / Le Texte

 

Pour une bonne lisibilité, le texte d’un manuscrit doit être justifié.

a / découpage du texte

Un texte est découpé en parties distinctes. Une partie est formée de plusieurs phrases, rassemblées en paragraphes, qui mettent en scène une idée, un évènement, une action, des personnages ordonnés selon une certaine logique.

Ainsi, on n’effectue jamais de saut de ligne :

  • entre phrase d’introduction de dialogues et dialogues
  • au milieu d’un dialogue
  • entre dialogue et narration s’il y a un lien logique
  • au milieu d’une narration s’il y a un lien logique

L’objectif sera donc d’organiser la partie en fonction des éléments qu’elle met en scène et de faire des paragraphes et/ou dialogues en fonction de l’importance qu’ils apportent au texte.

 

Voilà quelques précisions de mise en page d’un texte. Il est important de bien la garder à l’esprit que la mise en page doit servir le texte et sa compréhension auprès du lecteur.

Attention cependant, avant d’envoyer votre manuscrit, vérifiez les règles supplémentaires de mise en page (police, format, interlignage et autres) imposées par l’éditeur.

 

À vos succès d’écriture…

 

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