Il y a deux ou trois jours, en faisant un peu de rangement, je suis tombée sur d’anciens textes manuscrits. Car je n’ai pas toujours écrit directement à l’ordinateur. J’ai aussi rempli nombreux cahiers et griffonné quantités de feuilles…

 

 

 

 

 

Du coup, je me suis demandé si passer d’une écriture manuscrite à une écriture au clavier avait changé mon écriture.

Et la réponse est claire : OUI !

 

Pourquoi l’ordinateur influe-t-il sur l’écriture ?

 

Primo, parce la lecture à l’écran est plus fatigante que sur une feuille de papier. Essayez de lire quelques pages de Proust sur un ordinateur… Vous ne donnerez raison ! En effet, à l’écran les longues phrases sont difficilement lisibles.

 

La conséquence ?

 

Quand j’écris au clavier, d’une manière naturelle, j’écris des phrases plus courtes car quand je me relis, j’éprouve plus de mal. C’est ainsi que les phrases complexes, truffées d’incidentes, qui caracolent d’une ligne à l’autre disparaissent à mon insu.

 

La concision de l’écriture moderne

 

Je vous garantis qu’on reconnaît au premier coup d’œil un roman écrit à l’ordinateur, un roman écrit à l’ancienne à la machine à écrire ou à la main. Des phrases courtes, de moins de vingt mots, souvent formées de juxtapositions sans verbe, sont la marque de l’écriture moderne à l’ordinateur.

Je confirme donc que l’ordinateur influe sur l’écriture. Et à la longue, il modifie profondément nos écrits. D’ailleurs, trois ou quatre fois dans l’année, je forme à la communication écrite et je conseille aux participants de ne pas dépasser 25 mots par phrase dans un courrier (et d’écourter si possible) et 10 à 14 mots par phrase de courriel ou toute autre phrase destinée à être lue à l’écran. Et ce n’est pas une tocade de ma part, mais bien une tendance dans le monde de l’écrit. D’ailleurs, la dimension des phrases d’un roman de la jeune vague d’auteurs est approximativement de 14 mots. Notons que certains d’entre eux ont écrit leur roman sur leur smartphone !

« Autre temps, autres mœurs », dit-on !

Par conséquent quand nous écrivons à l’ordinateur, gardons à l’esprit certains paramètres :

Déjà, que lire est un acte complexe qui met en jeu des capacités et des comportements très divers :

  • les mécanismes physiologiques de l’œil (fixations, déplacements, empan visuel) et l’aspect de l’écrit (signes graphiques, forme et dispositions typographiques),
  • les capacités de la mémoire visuelle (mémoire immédiate, à long terme, sélective),
  • l’aptitude à identifier, à prendre des indices, à formuler des hypothèses, à anticiper, à utiliser le contexte, à construire du sens, à analyser, à comprendre.

Or dans un monde qui devient de plus en plus numérique, les supports de lecture Et  numérique se multiplient. La lecture elle-même évolue vers un ensemble de pratiques diversifiées. Et les nouvelles façons de lire modifient donc irrémédiablement la façon d’écrire.

Dans cet article, il n’est pas question d’opposer lecture papier et lecture écran. (Personnellement je pratique les deux). Je voulais juste rappeler que si les supports de lecture changent, l’écriture changera irrémédiablement et il me semble important de ne pas négliger ce paramètre. Finies donc les phrases interminables de 43 mots à la Proust !

 

Avez-vous constaté une différence entre votre écriture sur papier et à l’ordinateur ?

En quoi votre écriture a-t-elle changé ?

Je suis curieuse de connaitre votre avis.

 

À vos succès d’écriture…

 

 

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