personnages de romanLes personnages font l’histoire 

Le souvenir que l’on retire de la lecture d’un bon roman tourne principalement autour des personnages. C’est humain, mettez des visages sur une catastrophe et vous toucherez davantage les gens.

La règle est valable dans le réel, dans la fiction et aussi dans tous les grands livres. C’est ainsi que les noms de ces hommes, de ces femmes et de ces enfants demeurent dans les esprits autant que les histoires où ils se sont illustrés. Je pense à Gavroche, Javert ou Jean Valjean du roman Les Misérables de Victor Hugo ; à Elizabeth Bennet et M. Darcy, les héros de Orgueil et Préjugés de Jane Austen ; à David Copperfield de Charles Dickens ; à Lantier de Germinal ; à Hercule Poirot personnage d’Agatha Christie ; au commissaire Maigret de Simenon

La liste serait interminable. Pas un seul de ces personnages n’a vraiment existé. Et pourtant tous sont réels grâce aux auteurs qui leur ont donné une existence.

Si on poursuit la lecture d’un roman, c’est en grande partie parce que l’on s’intéresse à ce qui arrive aux personnages. Et pour cela, il faut qu’ils deviennent réels pour les lecteurs. Un événement ne peut à lui seul faire une histoire. Même pas une suite d’événements. Seuls les protagonistes de ces événements et les événements qui les affectent peuvent y parvenir.

Créer ses personnages

Dans l’article comment construire ses personnages, vous trouverez une fiche très complète pour cela.

Mais je vais plus loin et ajoute 3 conseils :

Qui pourrait vouloir lire une histoire mettant en scène des êtres parfaits ? Aucun lecteur n’est parfait et je n’imagine pas un instant son intérêt à se retrouver plongé dans les aventures d’un personnage qui franchirait aisément des montagnes de problèmes émotionnels, psychiques, physiques ou mentaux.

Mon premier conseil est donc : ne créez pas de personnages parfaits !

Dans nos lectures, nous voulons retrouver des personnages qui font des bêtises, commettent des erreurs, ont des accès de faiblesses, doutent d’eux-mêmes pour une raison ou pour une autre.

Mon second conseil est celui-ci : n’hésitez pas à multiplier les erreurs, les bêtises, les faiblesses, les doutes, les errances.

Le troisième conseil est lié au précédent. Si les personnages retirent une expérience du déroulement des événements, votre roman sera bien écrit. Car vos personnages apprennent et le lecteur avec eux ! Pour cela, révélez lentement vos personnages et décortiquez-les, pelure par pelure, comme un oignon !

Pour conclure, ce n’est pas le bonheur et la sécurité qui rendront vos personnages intéressants, mais leurs conflits, leurs problèmes, leurs malheurs et leurs émotions.

La règle d’or pour créer des personnages est donc de leur donner des défauts, de les faire douter d’eux-mêmes, de leur permettre d’évoluer, de changer, de les placer dans des situations de conflit. Si vous assimilez ces règles, vous pourrez esquisser des personnages proprement dits.

Si vous doutez de ces affirmations, je vous invite à réfléchir aux personnages qui vous ont marqué au cours de vos lectures.

Notez que j’emploie « esquisser ». Car en tant qu’auteur, vous êtes le maître d’œuvre et l’architecte. Faire exister les personnages est à mon sens la partie la plus difficile du processus d’écriture du roman.

Ainsi, les personnages font l’histoire mais les dialogues font les personnages. J’évoquerai ce sujet-là dans un prochain article.

À bientôt

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