Un des lecteurs m’a posé cette question, il y a quelques jours. Plutôt que de lui répondre individuellement, j’ai pensé que la réponse méritait bien un article.

Les écrivains vivent-ils de leurs plumes ?

En France, on estime à moins de 25 000 le nombre d’auteurs à percevoir des droits d’auteur, c’est-à-dire dont les livres rapportent de l’argent, même peu. Selon Bernard Lahire, sociologue ayant publié La Condition littéraire, la double vie des écrivains, moins de 2000 d’entre eux peuvent être considérés comme de vrais professionnels et vivent de leur production littéraire. 40 % se contentent de mensualités équivalentes au SMIC et seulement 4 % touchent plus de 10 000 euros par mois (les auteurs de best-sellers).

L’ étude de B. Lahire nous apprend aussi que la majorité des écrivains ayant réussi sont ceux qui ont pu bénéficier d’un soutien financier, venant souvent de leur famille ou de leur conjoint. En effet, si les bourses attribuées aux écrivains ayant déjà publié au moins un ouvrage à compte d’éditeur sont relativement nombreuses, les allocations versées aux auteurs « inconnus » sont extrêmement rares. Les concours aux manuscrits demeurent donc le meilleur moyen d’obtenir soit une publication, soit une petite somme d’argent, histoire d’encourager un peu une vocation.

Ainsi, avant de chercher à obtenir la bourse de la Fondation Jean-Luc Lagardère, dont le montant s’élève à 25 000 euros, il faut souvent se contenter de peu pour trouver le temps d’écrire et un éditeur.

Les débuts des auteurs sont semés d’embûches, cependant il existe un grand nombre d’associations et de structures, nationales ou régionales, pouvant leur venir en aide.

Des associations pouvant aider les jeunes auteurs

Plusieurs sociétés et associations se consacrent à la promotion de la création littéraire et à l’aide aux auteurs. La Maison des écrivains et de la littérature (Mel) « a pour vocation de fédérer les écrivains et de les représenter, de les défendre et de promouvoir la littérature. » Installée à la Villa des Frères Goncourt (67, bd. de Montmorency – 75016 Paris), la Mel accueille les auteurs, débutants ou confirmés, et met à leur disposition d’importantes ressources documentaires. Elle est en outre compétente pour conseiller les auteurs sur leurs conditions de travail, la diffusion de leurs œuvres et leur offre un panel de services très complet. On peut déjà trouver un grand nombre d’informations sur son site www.m-e-l.fr.

La plupart des conseils régionaux de France proposent également des structures dédiées à l’aide à la création. Elles délivrent généralement de précieux conseils aux auteurs et peuvent les guider dans leurs démarches.

Quelques exemples :

L’ARALD, l’agence Rhône-Alpes pour le livre et la documentation, accorde une bourse d’écriture et organise un concours littéraire.

La Fill, Fédération interrégionale du livre et de la lecture, a publié, sur son site  http://fill-livrelecture.org un guide très complet qui recense l’ensemble des dispositifs d’aides (conseils, bourses, résidences) pour les auteurs. Cliquez ici

L’association pour l’aide aux jeunes auteurs (l’apaj), créée en 2006, permet à de jeunes auteurs de publier leurs textes sur le site http://www.apaj.org/ et décerne chaque année des prix en partenariat avec le journal Libération.

Pour qui sont faites les bourses d’écriture ?

Il ne faut pas se faire trop d’illusion, la plupart des allocations financières sont accordées aux écrivains professionnels ayant déjà publié à compte d’éditeur. En effet, personne ne se risque à financer un débutant. Certains concours de manuscrits offrent néanmoins aux lauréats une publication ou une somme d’argent, mais ces opportunités se comptent sur les doigts d’une main et les gains sont loin d’être mirobolants.

Les personnes vivant en Basse-Normandie ont beaucoup de chance, la bourse d’aide aux jeunes auteurs attribuée par le Centre Régional des Lettres dans le cadre du Fonds d’Aide à l’Économie du Livre,  permet à un auteur n’ayant jamais été publié à compte d’éditeur d’obtenir une aide pour la fabrication de son premier ouvrage. Son manuscrit doit être achevé et sélectionné par le comité de lecture ; les dépôts se font tout au long de l’année.

Le Conseil régional de Champagne-Ardenne propose lui aussi une aide à la création littéraire en accordant un soutien financier de 7 500 euros (maximum) à des auteurs ayant au moins une lettre d’engagement signée par un éditeur. Parmi les nombreuses bourses qu’il octroie, le Centre National du Livre (CNL), en a ouvert une aux auteurs qui ont publié dans des revues à plusieurs reprises pour leur permettre d’écrire une œuvre littéraire en vue d’une première publication chez un éditeur. Cette Bourse de découverte s’élève à 3500 euros (les auteurs ayant publié un seul ouvrage sont également éligibles).

Ça méritait bien un article, non ?
À ce propos, si comme ce lecteur du blog vous avez des questions, n’hésitez pas à me les poser. Je répondrai soit individuellement soit comme ici, via un article afin que tous les lecteurs en profite.

Pour finir, une information tout à fait intéressante :

À l’occasion de son 60e anniversaire, en 2013, le Livre de Poche vous propose un grand concours d’écriture en partenariat avec le site WeLoveWords.com.

Le texte de l’auteur-lauréat sera publié en édition numérique à l’été 2013 et paraîtra sous la forme d’un roman-feuilleton de 10 épisodes successifs.

En quelques mots, il s’agit d’écrire sur un thème bien particulier, « L’AUTOROUTE » (Roulez vers l’imprévu), en donnant à votre histoire le genre que vous souhaitez : thriller, fantastique, comique, romantique…

Le concours commence aujourd’hui, 26 juillet 2012, et s’achèvera le 26 octobre 2012. Fin novembre aura lieu la sélection de l’auteur-lauréat, et en été 2013 sera publiée l’édition numérique épisode par épisode !

Pour plus d’informations, et surtout pour participer au concours, c’est ici

Il est encore temps. À vos plumes !!
N’hésitez pas aussi à me laisser vos commentaires.

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