ggÉditeur de romans policiers et de romans historiques, Gilles Guillon (Pôle Nord Éditions et Nouvelles Éditions Krakoen) vous donne quelques conseils à savoir avant d’envoyer votre manuscrit à une maison d’édition. Des trucs simples auxquels on ne pense pas forcément…

 

Quelques précisions à propos de Gilles Guillon

 

Journaliste de formation, Gilles Guillon a travaillé dix ans à la télé (France 3), puis quinze ans en presse écrite spécialisée (sport auto, tourisme), avant de se tourner vers l’édition. Il voulait créer sa propre maison d’édition pour publier des polars, quand il a été recruté par Ravet-Anceau en 2005. Après avoir remarqué qu’en Bretagne, en Provence et d’autres régions, ils existaient des collections de polars régionalistes et rien d’équivalent dans le Nord, il décide de tenter l’expérience et de lancer la collection « Polars en Nord ».

En 2011, il démissionne et part pour un tour du monde comme il se l’était promis pour ses cinquante ans.

À son retour, Gilles Guillon s’est lancé dans une nouvelle aventure. Il a créé Pôle Nord Éditions et relancé la collection Krakoen (Nouvelles Éditions Krakoen).

Couv OVNIS SUR LE NORD

 

 

 

Miss Lily-Ann plat 1

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Autrement dit, vous n’avez pas affaire à un débutant, alors profitez de ses conseils :

 

1/ Relisez-vous

 

C’est une évidence et pourtant… Nombre de textes arrivent entre les mains des éditeurs alors qu’ils sont bourrés de fautes. Si vous n’êtes pas doué en orthographe, faites relire par quelqu’un ou utilisez le correcteur d’orthographe de votre ordinateur. S’il faut s’appeler Champollion pour déchiffrer votre prose, vous avez peu de chances d’être lu.

 

2 / N’envoyez pas n’importe quoi à n’importe qui

 

Renseignez-vous avant d’envoyer votre manuscrit. Une maison d’édition spécialisée dans les livres de cuisine n’a que faire de votre saga d’heroïc fantasy ou des mémoires de votre grand-mère. Allez en librairie et repérez quels sont les livres qui ressemblent au vôtre. Passez un coup de fil à l’éditeur pour savoir si votre texte peut l’intéresser et demandez-lui si vous pouvez l’envoyer par mail (ça coûte moins cher que la Poste !). Cela évite des envois inutiles, que vous ne récupérerez pas car les éditeurs préfèrent les jeter à la poubelle plutôt que de les retourner à l’expéditeur étourdi.

 

3 / Inutile de cibler les grosses maisons d’édition

 

Gallimard et Albin-Michel n’attendent pas après vous. Si vous êtes inconnu et que vous n’avez jamais publié une seule ligne, tentez d’abord votre chance auprès des petites maisons d’édition situées près de chez vous. Dans le Nord, il y a une cinquantaine d’éditeurs qui publient toutes sortes d’ouvrages.

 

4 / Éviter de mentionner en première page que votre chef d’œuvre a été déposé et est protégé par les lois sur la propriété intellectuelle.

 

Non seulement c’est inutile, mais c’est un signe distinctif qui permet de repérer

d’office les plus mauvais textes. Bizarrement les meilleurs manuscrits ne sont jamais protégés. Seuls les plus mauvais le sont ! Comme si les auteurs des bouses les plus immondes étaient persuadés de posséder un immense talent. Parole d’éditeur, j’ai pu le vérifier à maintes reprises.

 

5 / Être modeste

 

Inutile de préciser lourdement dans votre courrier d’accompagnement que votre roman est un véritable chef d’œuvre. Il n’y a rien de plus pénible que la prétention. L’éditeur est assez grand pour se faire une idée. Après tout, c’est son métier.

 

6 / Accepter les critiques et les demandes

 

Si un éditeur vous dit que votre texte est bien, mais qu’il faut le retravailler, acceptez son opinion et ses conseils. Si vous ne voulez pas changer une virgule, éditez votre livre vous-même ou gardez le manuscrit bien caché au fond d’un tiroir.

 

7 / Considérez votre manuscrit comme une ébauche

 

L’envoi d’un manuscrit à un éditeur est une première étape. Le travail n’est pas terminé. Il va falloir couper, développer, réécrire, modifier, simplifier, supprimer des chapitres ou des personnages…

Bref, y’a du boulot !

 

8 / Inutile d’envoyer un texte déjà mis en page, avec une maquette de couverture, des illustrations

 

Les éditeurs n’en ont pas besoin. Un simple fichier Word, sans tabulations, suffit largement. Si votre manuscrit est sélectionné, l’éditeur se chargera de la mise en page.

 

9 / Ne pas oublier de noter vos coordonnées (adresse, tél, mail) sur la première page

 

Les éditeurs sont souvent des lecteurs bordéliques (je le sais, j’en suis un exemple), il leur arrive de perdre la feuille volante sur laquelle vous avez noté votre adresse. Ce serait bête qu’ils ne puissent pas rappeler pour vous proposer le contrat du siècle.

 

10 / Ne vous découragez pas

 

La sélection d’un manuscrit est affaire de subjectivité. Si un éditeur n’a pas aimé, un autre le trouvera peut-être à son goût. J’ai souvent publié des romans refusés ailleurs, et j’ai souvent rejeté des textes qui ont été publiés par la concurrence.

 

J’espère que vous avez apprécié cet article. Si vous êtes prêt à envoyer votre manuscrit, relisez attentivement les conseils de Gilles Guillon… ils peuvent servir !

 

À vos succès d’écriture…
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