Depuis quelque temps, les articles sur le sujet se multiplient…

 

 

 

 

 

Le passé simple est-il voué à disparaître ?

 

La rumeur monte depuis quelques mois. En effet, après la perte du subjonctif dans les années cinquante, le passé simple serait lui aussi en train de disparaître de la langue française.

Depuis 2016, dans nos écoles, les programmes du cycle 3 (CM1, CM2 et 6e) restreignent l’enseignement du passé simple aux 3es personnes. Et la littérature jeunesse se lit de plus en plus au présent et au passé composé.

En 2005 déjà, pour les 150 ans de la Bibliothèque rose, la série Le Club des Cinq a été récrite au présent. L’objectif  était d’éviter que les enfants lâchent le livre au premier
« découvrit ».

Notons que dans les années 2000, la série Le Club des Cinq avait déjà été reprise, raccourcie et simplifiée. On a ôté au texte son vocabulaire désuet du genre « grommeler » et les marques d’une technologie dépassée : les enfants ne reçoivent plus un télégramme mais un appel téléphonique. 

Mais le désamour avec le passé simple touche aussi la littérature contemporaine.

 

Le passé simple serait-il trop « complexe » ?

 

Certaines langues (le russe, l’arabe et bien d’autres dans le monde !) ne distinguent que trois temps : le passé, le présent, le futur. Mais pas le français qui, avec le futur antérieur ou le plus-que-parfait par exemple, s’attache à situer le narrateur et les personnages dans des situations temporelles précises, offrant ainsi des nuances subtiles dans les fictions.

 

Pourquoi ce désamour avec le passé simple ?

 

Le passé simple traîne la réputation de temps élitiste. Pourtant, autrefois, il se lisait et s’entendait dans les campagnes ! Vous en doutez ? Plongez dans les lettres des poilus de 14-18. Tous n’étaient pas tous des bourgeois ou des aristocrates.

Ensuite, à l’heure d’Internet, les échanges sont de plus en plus rapides et réduits. Il faut être incitatif, concis, direct. La communication se fait en temps réel. Plus de chronologie, tout est dans l’immédiateté. Le passé simple n’est donc certainement pas le temps d’Internet.

Je ne dis pas qu’Internet a tué le français. Je dis juste qu’il a certainement doucement amené à sa disparition, car les outils numériques ont contribué à changer notre vision du temps. On constate également que la disparition progressive du passé simple n’est pas dissociable de la disparition des autres temps de la conjugaison, plus-que-parfait et futur antérieur, à l’indicatif et totalement au subjonctif. Dommage !

Inutile d’incriminer l’école, aujourd’hui force est de constater que le passé simple se perd d’abord dans les familles avant de se perdre à l’école. Comme la lecture et autres.

Et si le passé simple disparaissait totalement ?

 

La conséquence de la perte du passé simple, dans l’usage comme dans l’apprentissage, serait de couper les générations à venir de leur histoire littéraire et des trésors que compte la littérature française.

 

Que faire alors pour sauver notre conjugaison ?

 

Il faut faire aimer la langue française et pour cela, il faut :

  • Multiplier les activités littéraires (écriture, lecture), les cours de théâtre,
  • faire découvrir nos œuvres, notre patrimoine littéraire,
  • remettre la lecture au coeur de l’enseignement
  • remettre des poètes dans nos écoles, etc.

 

J’ai vu un court reportage (1,08′) qui évoquait une initiative tout à fait pertinente : un temps de lecture obligatoire au collège. Et tout le monde est concerné. Les élèves mais aussi le personnel (professeurs, agents administratifs cantinières…).

 

 

Devant le succès de l’initiative, d’autres établissements ont suivi. Genial, non ? Voilà une bonne façon de préserver notre patrimoine littéraire, de faire aimer la lecture, d’enrichir le vocabulaire qui s’appauvrit… et peut-être de sauver notre conjugaison !

 

À vos succès d’écriture…

 

J’aimerai avoir votre avis sur le sujet…
Faut-il sauver le passé simple ? La zone commentaire est à vous !

Share This