In medias res (du latin signifiant littéralement « au milieu des choses ») est une technique narrative qui fait commencer le récit au cœur de l’intrigue. La technique n’est pas nouvelle, au VIIIe siècle av. J.-C, Homère y recourait pour ouvrir L’Iliade !

 

 

 

 

La technique in medias res

 

J’ai déjà évoqué cette technique mais sous un angle différent.

Vous pouvez relire l’article ici

Rappel :

Utilisée à l’écran ou dans un livre, la technique In medias res permet d’entrer dans l’histoire d’une façon plus vivante qu’avec une ou plusieurs scènes d’exposition, particulièrement quand le sujet s’avère long à expliquer et les personnages nombreux.

Les personnages, le cadre et le conflit seront alors souvent présentés par une série de retours en arrière ou bien par des personnages se racontant entre eux des événements passés.

 

La technique in medias res est à connaître, car quand elle bien utilisée, elle captive d’emblée le lecteur. Mais dans le cas contraire, elle peut desservir l’auteur et pousser le lecteur à vite abandonner sa lecture.

 

Comment profiter de la technique in medias res ?

 

Pour un écrivain méconnaître la technique in medias res serait se priver d’une façon efficace d’ouvrir son roman. Car les lecteurs n’ont pas forcément besoin d’une longue introduction sur les personnages et l’histoire. Ils ont juste besoin des bons ingrédients qui les amèneront à tourner les pages.

Mais en dépit de son intérêt indéniable pour l’auteur (et le lecteur !), la technique in medias res se révèle très risquée si elle est mal employée.

Certains auteurs, parfois si pressés d’avancer dans leur histoire, commencent trop tard dans le récit. Les lecteurs ne comprennent alors rien et n’ont aucune raison de s’investir ni dans les personnages ni dans l’histoire. L’action peu être bonne,mais il lui manque le contexte qui la rend intéressante.

Les débuts d’un roman ont pour objectifs d’accrocher les lecteurs,mais ils servent également à présenter les personnages, le cadre et les enjeux. Si vous recourez à la technique in medias res et que vous négligez un de ces trois éléments, vous allez au mur.

La meilleure façon de s’en sortir est de revoir votre début et de bien ouvrir votre roman au milieu réel de l’intrigue.

 

Après cette mise en garde, découvrons plutôt l’efficacité de la technique.

Un bon début in medias res emmène vite le lecteur au cœur de votre histoire. Il arrive droit à la substance même de votre intrigue sans devoir absorber de longues introductions qui risquent de le barber.

Un des meilleurs exemples de cette technique se trouve dans le livre Sa Majesté des Mouches de William Golding.

Vous connaissez ce livre ?

 

Sa majesté des mouches

 

Voici un résumé de l’histoire : après un accident d’avion, un groupe d’enfants se retrouve seul, sans adultes sur une île déserte. Rapidement le groupe s’organise selon un schéma démocratique. Ils élisent un chef, Ralph, et décident du rôle de chacun. Des réunions et des moments de parole privilégiés sont mis en place. Mais de nombreux incidents et la vie plus rude qu’ils n’avaient imaginée au départ vont progressivement faire basculer le groupe dans la sauvagerie et la tyrannie.

 

Golding fait preuve d’une grande habileté. Son histoire relate la vie de jeunes garçons sur une île. Comment ils se sont retrouvés sur cette île est une d’information importante mais elle ne fait pas partie de l’histoire et, très franchement, il aurait été fastidieux de lire les nombreuses explications. Golding choisit donc purement et simplement de les éviter.

Il s’est délesté de toutes les informations qui l’encombraient et a commencé son récit exactement au moment où les jeunes garçons se retrouvent face à leur dilemme et leurs réactions. Golding présente d’emblée les personnages aux lecteurs, le cadre et les enjeux, sans rien négliger de la puissance brute de son début.

En tant qu’auteurs, peut-être pouvons-nous prendre exemple sur Golding et imiter sa façon de faire !

 

Avez-vous déjà ouvert votre histoire in medias res ?

 

À vos succès d’écriture…

 

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