Edmonde-Charles-Roux_pics_809Femme de lettres et journaliste, Edmonde Charles-Roux est morte mercredi 20 janvier à Marseille, à l’âge de 95 ans.

 

 

 

 

 

Comment ne pas évoquer cette femme romancière, résistante, décorée de la Croix de guerre, muse d’Aragon, amie d’Orson Welles, prix Goncourt (1966) et membre de l’académie Goncourt de 1983 à 2016… Sa liberté lui a permis d’avoir un destin hors du commun. Une vie chargée d’anecdotes épiques, tragiques et historiques.

« J’avais le désir de ne pas être comme tout le monde » disait-elle… Pari tenu ! Quand on connait le parcours de cette femme aux mille vies, on reste admiratif.

À propos d’Edmonde Charles Roux

 

Edmonde Charles-Roux est née le 17 avril 1920 à Neuilly-sur-Seine. Elle est la fille de François Charles-Roux, ambassadeur de France, membre de l’Institut de France et dernier président de la Compagnie universelle du canal maritime de Suez.

Elle doit son prénom à sa grand-mère, grande amie de l’écrivain Edmond Rostand… un destin littéraire prédestiné !

Edmonde Charles Roux va grandir à l’étranger au gré des affectations de son père diplomate. Saint-Pétersbourg, Istanbul, Le Caire, Prague – la ville de la petite enfance –, Londres puis Rome où son père est nommé ambassadeur en 1932. La famille y demeure près de huit ans, Edmonde Charles Roux fait donc une bonne part de ses études au lycée Chateaubriand à Rome.

La mission romaine de son père est interrompue en 1939, lorsque celui-ci est appelé à prendre le secrétariat général des affaires étrangères quand Alexis Léger (Saint-John Perse en littérature) est démis de sa fonction en juin 1940.

Lorsque la guerre éclate, Edmonde Charles-Roux, qui prépare un diplôme d’infirmière, s’engage dans l’armée. À 18 ans, elle intègre un corps d’ambulancières dans une unité de la Légion étrangère.

Décorée de la Croix de Guerre, elle est nommée caporale d’honneur de la Légion étrangère et citée à l’ordre du corps d’armée. Edmonde Charles-Roux persiste dans l’engagement et entre dans les rangs de la Résistance.

Au lendemain du débarquement des troupes françaises sur les côtes de Provence, le général de Lattre de Tassigny l’affecte à son état-major. Elle restera attachée à son cabinet pendant la première partie de la campagne de France.

Quand on tarde à la démobiliser, Edmonde Charles-Roux, insoumise, menace de déserter. Rendue à la vie civile, elle se voit fermer les portes de son milieu. Elle a vécu au milieu des soldats, fréquenté des communistes… Un mauvais exemple qui doit être sanctionné !

Pour trouver un emploi, elle quitte donc Marseille. En 1946, elle entre à la rédaction d’Elle, hebdomadaire féminin en pleine création. Elle y reste deux ans.

En 1948, elle travaille comme courriériste à l’édition française du magazine Vogue. Elle en devient la rédactrice en chef en 1954. Elle impose sa marque, donne accès aux artistes (écrivains, photographes, créateurs…) du moment et démocratise le luxe.

Mais elle quitte l’édition française de Vogue en 1966.

Trois mois plus tard, elle signe Oublier Palerme, ardemment soutenu par Louis Aragon en admiration devant l’auteure et Elsa Triolet, et aussitôt couronné par le prix Goncourt en 1966.

En 1966 toujours, elle rencontre Gaston Deferre, maire de Marseille. Le coup de foudre immédiat et réciproque bouleverse leurs vies. Edmonde Charles Roux l’épousera en 1973.

Après son prix, Edmonde Charles-Roux se lance dans une carrière littéraire marquée notamment par Elle, Adrienne, roman paru en 1971, L’Irrégulière ou mon itinéraire Coco Chanel, paru en 1974, et la biographie d’Isabelle Eberhardt en 2 tomes, Un désir d’Orient et Nomade j’étais, respectivement parus en 1988 et 1995.

 

 

Edmonde Charles Roux devient membre de l’Académie Goncourt en 1983. Elle en devient même la présidente de 2002 à 2014.

Elle reste membre de l’académie jusqu’en 2016 mais cède la présidence au journaliste Bernard Pivot en 2014.

Féministe, femme libre et insoumise, la romancière a vécu comme ces femmes aux grands destins qu’elle admirait tant. Elle publiera notamment une biographie de la nomade du désert Isabelle Eberhardt en 1988 qui allaient à contre-courant.

J’ignore si vous connaissez Edmonde Charles Roux, je voulais juste lui rendre hommage sur Aproposdecriture. Cette femme au destin peu commun méritait qu’on s’attarde un peu. Insoumise, femme de lettres et de caractère, elle avait tout pour me plaire !

 

À vos succès d’écriture…
Avez-vous déjà lu Edmonde Charles Roux ?

 

 

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