écrivainJe comptais faire cet article plus tard mais les questions sur le sujet affluent et j’ai préféré écrire cet article pour répondre au plus vite. Pour celles et ceux qui m’ont écrit, merci de votre patience !

Pour les nouveaux lecteurs de ce blog ou ceux qui n’auraient pas lu la rubrique qui me présente, je précise que depuis plus de huit ans, j’exerce le merveilleux métier d’écrivain biographe. Si vous souhaitez en savoir davantage sur mon activité, rendez-vous sur mon site http: //www.lecrigraphe.com

Écrivain biographe, de quoi s’agit-il ?

Chaque jour, j’écris la vie de celles et ceux qui ont choisi de me confier leur histoire. Pour la plupart, les livres que nous écrivons sont destinés à un usage familial et privé et majoritairement rédigés à la 1re personne, c’est ainsi que je peux dire que je suis déjà née plusieurs dizaines de fois !

Faire un livre de son histoire, rédiger ses mémoires, écrire sa biographie n’est pas forcément évident. D’abord parce que c’est une démarche courageuse qui oblige à regarder sa vie en face, à revisiter les bons mais aussi les mauvais  moments. Et puis, écrire sa vie, c’est livrer une certaine part de soi et de son intimité aux autres.

J’entends et c’est assez naturel beaucoup d’hésitations, d’interrogations, de doutes avant de se lancer. On se demande si le jeu en vaut la chandelle, qui s’intéressera au récit ou craindre les jugements. Ce sont autant d’obstacles à surmonter avant même de se lancer dans son projet d’écriture. Et parfois, le découragement est tel qu’on enterre l’idée au fond de soi en s’efforçant de ne plus y penser.

Pourtant, il est possible de surmonter ces obstacles.

Voici  quelques réponses à vos blocages.

  • Mon récit intéressera-t-il quelqu’un ?

Cette phrase, je l’ai entendue des dizaines de fois. Il est inutile d’avoir sillonné le monde pour avoir une vie riche. Toute vie peut se raconter. Alors certes, certaines sont plus chahutées que d’autres, d’autres plus denses ou plus heureuses… Mais votre vie est unique et personne mieux que vous peut la raconter.

Maintenant soyons clairs si vous voulez présenter votre manuscrit à un éditeur, mieux vaut avoir vécu quelque chose de particulier. L’histoire de la boucherie que votre famille dirige depuis un siècle n’intéressera peut-être pas un éditeur mais je vous garantis que vos enfants, vos petits-enfants et l’entourage familial vous seront reconnaissants d’avoir fait ce travail de mémoire pour eux. Sans compter que ce travail, vous le faites aussi pour vous ! Car remonter le temps est une très belle aventure. Un individu n’est pas sorti de nulle part. Il est ancré dans une région, une histoire, la sienne mais aussi celle avec un grand H. La famille, les traditions , les fêtes, l’école, l’évolution des mœurs, l’éducation, la scolarité, le parcours professionnels…Évoquer sa vie n’est pas uniquement parler de soi mais aussi de la vie autour de soi.

Je vous fais une petite confidence. Je recueille des anecdotes sur la guerre que je n’ai jamais lues nulle part, même dans les livres très documentés sur le thème.

Ceux qui font appel à mes services d’écrivain biographe sont souvent loin d’imaginer l’intérêt que famille ou amis peuvent porter à leur récit. D’ailleurs, eux-mêmes sont souvent surpris du résultat et du livre auquel nous arrivons.

Alors ne doutez plus…

  • Ce n’est pas un peu prétentieux de faire un livre sur soi ?

Une autre réflexion qui revient souvent. Mais quelle drôle d’idée ?
Se faire photographier ou filmer serait ce prétentieux ?

Je peine à comprendre cette idée. Des personnes peuvent être très prétentieuses sans n’avoir jamais écrit le livre de leur vie. Chacun a sa raison de le faire. Et il y a tant à partager : son expérience de vie, le passé, témoigner pour encourager, transmettre aux générations suivantes la mémoire d’une époque… Je dis souvent qu’on sait toujours mieux où aller quand on sait d’où l’on vient ! Et puis pas besoin d’être une star pour écrire le livre de sa vie, les biographies ne leur sont plus réservées.

  • Je ne sais pas écrire

En général, je conseille tout de même d’essayer. Ce serait dommage d’abandonner un si beau projet. Écrivez comme ça vient sans vous soucier ni du style ni des fautes. L’essentiel est bien de préserver vos souvenirs. Et même si vous êtes maladroit, vous trouverez certainement les mots justes pour évoquer une situation, traduire une émotion ou décrire une ambiance.

Bien sûr vos écrits devront être retravaillés. Et si vous n’avez pas le budget pour faire appel à un biographe, confiez vos écrits à une personne de votre entourage qui manie mieux la langue française et restera fidèle à votre texte en respectant votre sensibilité.

Sinon, il existe une autre solution : vous pouvez vous enregistrer et protéger d’une autre façon vos souvenirs. Mais il n’est pas forcément facile de parler dans le vide. Quelques-uns de mes raconteurs l’ont fait et c’est ce qu’ils m’en ont dit.

De vous à moi, je pense plus facile d’écrire même maladroitement. Un texte peut toujours se retravailler.

  •  J’ai peur que ma mémoire ne soit pas fidèle

Si certains souvenirs ont déserté votre mémoire, je vous rassure, ce n’est le nombre de souvenirs collectés qui fera la qualité de votre récit. Vous avez le droit d’oublier certains détails. Ne vous focalisez pas sur les souvenirs oubliés… écrivez déjà ceux que vous avez gardés ! Et puis, à force de fouiller votre mémoire, je peux vous affirmer que des quantités d’autres souvenirs viendront. Alors, pas de panique. 

  •  Par où commencer son récit de vie ?

    Combien de fois m’a-t-on posé la question ? Je ne les compte plus !

Faut-il commencer par le début ?
Un plan est-il indispensable ?
À quel rythme faut-il écrire ?
Comment et quand choisir le titre ?

…Oups, les questions ne manquent pas !

Commencer par le début n’est pas obligatoire. Mais si vous peinez à faire un plan… Suivez au moins la chronologie de votre vie. Le plan induit,vous donnera une bonne base de travail.

Personnellement, je pense préférable de s’aider d’un plan. Inutile de le détailler mais inscrivez juste les grandes étapes qui vous semblent essentielles dans votre parcours.

Pour ce qui est du rythme. Je serai plus directe. Si vous ne vous imposez pas des plages d’écriture… vous n’irez jamais au bout de votre projet !

La meilleure solution est de regarder votre semaine et de repérer quel moment serait le plus favorable. Si vous arrivez à écrire un peu tous les jours, c’est mieux. Sinon bloquez les plages horaires et ne dérogez jamais à la règle.

Au moment de vous mettre à écrire, faites le nécessaire pour ne pas être dérangé ou distrait. Mieux vaut se consacrer peu de temps à l’écriture mais intensément. Inutile de prévoir un après-midi complet si c’est pour être productif une heure.

Le titre ?… peut-être l’avez-vous déjà en tête. Sinon, vous le trouverez à mon sens plus facilement une fois le livre fini. Évitez la banalité du genre « Ma vie »… vous pouvez vraiment trouver mieux.

Si votre famille connait votre projet. Organisez un bon petit repas et demandez aux invités de donner leurs idées. Vous verrez, ils seront très fiers de participer même modestement à votre projet.

  • Que vont penser mes lecteurs ?

Sachez-le votre récit va probablement susciter des réactions. Certaines positives, d’autres plus critiques. Après tout, on ne peut pas plaire à tout le monde. Seules les personnes qui n’agissent pas peuvent espérer échapper aux critiques… et encore ! Mais vous ne changerez pas la nature humaine.

Au lieu de rester bloqués sur les critiques éventuelles, imaginez l’intérêt que vous susciterez pour la majorité de votre entourage. Non vraiment, ne vous tracassez pas avec ce détail.

Voilà les réponses à vos questions. Par expérience, je pourrais vous parler du sujet des heures. Mais le plus important maintenant pour vous, c’est de démarrer et d’écrire les premières phrases même si vous ne les jugez imparfaites. Au moins, le projet sera lancé et si vous restez rigoureux, vous verrez que les choses s’enchaîneront presque naturellement.

Ne vous posez plus de questions. Lancez-vous, maintenant ! 

À bientôt

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