Hier soir, je me suis enfin plongée dans la lecture du Journal d’un écrivain en pyjama de Dany Laferrière. Il était sur ma pile de livres en attente de lecture depuis trop longtemps…

 

 

 

 

Je regrette un peu de n’avoir pas ouvert ce livre plus tôt. La lecture est plaisante. Pour celles et ceux qui ne connaissent pas l’auteur, Dany Laferrière, y parle de lecture et d’écriture.

 

Journal d’un écrivain en pyjama

 

1 / Quelques mots à propos de Dany Laferrière

 

Né à Port-au-Prince en 1953, Windsor Klébert, qui deviendra Dany, passa son enfance avec sa grand-mère, Da, à Petit-Goâve. Ces épisodes heureux sont relatés dans deux de ses romans : L’Odeur du café et Le Charme des après-midi sans fin.

À la fin de ses études secondaires, Dany Laferrière commence à travailler à l’âge de dix-neuf ans à Radio Haïti Inter, au journal de 13 heures. Il signait, à la même époque, de brefs portraits de peintres dans leur atelier pour le quotidien Le Nouvelliste.

À la suite de l’assassinat d’un ami, il quitte précipitamment Port-au-Prince pour Montréal. Cet évènement sera raconté dans son roman Le Cri des oiseaux fous.

Arrivé seul à Montréal à l’été 1976,  il s’acclimate difficilement à l’hiver. Une nouvelle vie pleine de nostalgie, de solitude et de misère commence. Pendant huit ans, il enchaîne les emplois précaires, parfois dans des usines en banlieue de Montréal, logeant dans des chambres « crasseuses et lumineuses » sans cesser de caresser le rêve de devenir écrivain. Il se procure chez un brocanteur une machine à écrire, la fameuse Remington 22, qui l’accompagnera pendant une dizaine de romans.

Il se met à lire tous les écrivains qu’il ne pouvait se payer à Port-au-Prince : Hemingway, Miller, Diderot, Tanizaki, Gombrowicz, Borges, Marie Chauvet, Bukowski, Boulgakov, Baldwin, Cendrars, Mishima, Marquez, Vargas Llosa, Salinger, Grass, Calvino, Roumain, Ducharme, Virginia Woolf… Il deviendra le lecteur passionné, « l’homme-livre » que l’on connaît.

En 1985 paraît, en le roman Comment faire l’amour avec un nègre sans se fatiguer, qui explose dans le ciel littéraire du Québec.

Après ce succès éclatant, la nouvelle télévision Quatre Saisons l’embauche en 1986 pour présenter la météo. Sa légèreté et son humour sont vite remarqués dans le paysage télévisuel.

1986, c’est aussi la mort de Jorge Luis Borges, un maître d’écriture qu’il admire mais 1986, c’est surtout la fin de la dictature des Duvalier et pour Dany Laferrière, un premier bref retour en Haïti. Il parcourt le pays et tient une chronique quotidienne pour Le Nouvelliste sur la débâcle des tontons macoutes et la fin du régime des Duvalier.

En 1989, la sortie du film tiré de son premier roman, Comment faire l’amour avec un nègre sans se fatiguer, lui permet de se familiariser avec le cinéma. Le film fait scandale aux États-Unis. Il est censuré par la plupart des grands médias : New York Times, Washington Post, Herald Tribune, Miami Herald, Los Angeles Times.

En 1990, il quitte Montréal avec sa famille pour Miami, afin d’échapper à l’hiver mais surtout à cette célébrité bruyante peu compatible avec le silence intérieur qu’exige le travail d’écrivain. Il écrit dix romans en douze ans, dont le fameux cycle haïtien : L’Odeur du café, Le Goût des jeunes fillesLe Charme des après-midi sans fin, La Chair du maître, Le Cri des oiseaux fous, Pays sans chapeau

Miami, c’est l’époque studieuse où l’auteur travaille sans relâche.

Après une quinzaine d’année de travail acharné, Laferrière décide de cesser d’écrire de nouveaux récits pour prendre le temps de « revisiter » ses précédents romans. Il réécrit six romans, ajoutant de nouveaux chapitres, jusqu’à faire surgir une œuvre plus dense. Le procédé de réécriture à la manière Laferrière étonne considérablement la critique.

Il redessine lui-même son œuvre, aménageant des passerelles entre les romans jusqu’à découvrir qu’il s’agit en fait d’un seul livre : une Autobiographie américaine. Cette Autobiographie américaine permet de lier les deux cycles, le cycle nord-américain, composé de romans urbains, agressifs, et le cycle haïtien, plus calme et empreint de la tendresse de Da, sauf pour ceux qui se déroulent dans l’atmosphère de la dictature.

En novembre 2009, Laferrière fait un retour fracassant avec L’Énigme du retour. Publié chez Boréal, le livre reçoit un vif succès au Québec avant de recevoir le prix Médicis, le Grand Prix du livre de Montréal, le prix des libraires du Québec, le Combat des livres de Radio-Canada…

En janvier 2010, Dany Laferrière se trouve à Port-au-Prince quand le séisme frappe le pays. Il note sur son carnet noir ses observations de manière si spontanée que les lecteurs auront l’impression de vivre l’évènement en direct. L’auteur raconte la vie quotidienne dans une ville complètement brisée et les tentatives désespérées des gens pour garder une certaine dignité dans le malheur.

En 2011, chez Boréal, il publie, L’Art presque perdu de ne rien faire, rassemblant ses chroniques sur Radio-Canada.

Deux ans plus tard, en février 2013, il récidive avec Journal d’un écrivain en pyjama. Un essai dans lequel Dany Laferrière fait l’éloge de ses deux passions : l’écriture et la lecture, en deux cent deux chroniques sur des sujets aussi divers que la place de l’adjectif dans la phrase ou le plagiat dans les mœurs de la littérature. Un recueil qui peut intéresser l’écrivain en herbe comme le lecteur passionné.

Le 12 décembre 2013, il est élu à l’Académie française.

Un joli parcours, non ?

 

Journal d’un écrivain en pyjama de Laferrière. Dany (2013) Broché

 

 

2 / Dany Laferrière et Le Journal d’un écrivain en pyjama (en vidéo)

 

Je vous laisse maintenant découvrir 2 courtes vidéos :

 

Dans la première, Dany Laferrière présente lui-même son Journal d’un écrivain en pyjama.

C’est court (9,36’) et plein de bons conseils d’écriture à cogiter :

 

 

 

Dans la 2e vidéo, écoutez Dany Laferrière sa vision de la lecture, de l’écriture et du travail de l’écrivain. Un bon moment (15,06’) !

 

 

 

Parmi vous, certains ont déjà lu Journal d’un écrivain en pyjama.
Dites en commentaire ce que vous avez retiré de la lecture de cet ouvrage !

 

À vos succès d’écriture…

 

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