Dans ce 25e épisode de la série « L’Alchimie du roman, Jean-Philippe Depotte analyse « Madame Bovary », de Gustave Flaubert.

 

 

 

Madame Bovary

À propos de Gustave Flaubert

 

Gustave Flaubert est né le 12 décembre 1821 à Rouen.

Élève appliqué, il commence à écrire au lycée.

En 1840, il débute des études de droit à Paris. Mais le droit ne le passionne guère. Il préfère fréquenter les milieux littéraires et artistiques. Il rencontre Victor Hugo et fait la connaissance en mars 1843 de Maxime Du Camp, qui se destine à une carrière d’homme de lettres. La même année, Flaubert entreprend la rédaction de L’Éducation sentimentale, une première version qui dormira dans ses tiroirs.

Flaubert finit par abandonner ses études de droit. En 1846, son père, puis sa sœur qui venait d’avoir une petite fille, meurent. Flaubert recueille sa mère et sa jeune nièce.

La même année, à l’occasion d’un de ses séjours à Paris, il rencontre Louise Colet, femme de lettres en vogue épouse du musicien Hyppolite Colet. Elle tient un salon fréquenté par des écrivains en vue, dont Alfred de Vigny, Alfred de Musset.

Sa liaison avec Flaubert sera orageuse, après une première rupture en 1848, ils se réconcilient trois ans plus tard pour se séparer définitivement en 1855. Durant ce temps, ils ne cesseront de correspondre. Plus qu’une maîtresse, Louise Colet a été pour Flaubert une muse à laquelle il s’est ouvert sur sa création. Flaubert y évoque longuement ses œuvres en gestation, notamment Madame Bovary.

Gustave Flaubert a presque trente ans lorsqu’il se met à la rédaction du roman, en septembre 1851. Il n’a encore rien publié.

 

Madame Bovary, Gustave Flaubert

 

C’est Louis Bouilhet, un ami, qui aurait soufflé à l’oreille de Flaubert l’histoire du ménage Delamare, qui défrayait la chronique. Dans le village de Ry, près de Rouen, on racontait qu’Eugène, officier de santé, n’aurait pas survécu au fiasco de son second mariage.

Marié en premières noces à une femme plus âgée que lui, il aurait épousé, une fois veuf, une certaine Delphine Couturier. Pour le meilleur et surtout pour le pire ! Éconduite par ses nombreux amants, ruinée par les dettes contractées afin d’assouvir ses rêves de luxe, la jeune femme serait morte précocement, laissant un mari brisé et une enfant en bas âge.

En avril 1856, après cinquante-quatre mois de travail acharné, Gustave Flaubert met un point final au manuscrit de Madame Bovary. Il a écrit plus de 3 800 feuillets, sans compter les brouillons.

Le texte est transmis à la Revue de Paris dans laquelle il doit paraître en six livraisons, d’octobre à décembre 1856.

Dès sa sortie, l’histoire de cette fille de paysans – qui pour tromper son ennui trompe son mari puis contracte des dettes – fait scandale. L’auteur fait même l’objet d’un procès retentissant pour atteinte aux bonnes mœurs. Peu importe, avec Madame Bovary, Gustave Flaubert devient l’écrivain dont il a toujours rêvé.

Flaubert est acquitté grâce à ses liens avec la société du Second Empire et l’impératrice, ainsi qu’à l’habileté de son avocat.

Quelques semaines après le procès, Flaubert commence un roman historique, Salammbô, qui traite de la révolte de Carthage, trois siècles avant J.-C. En 1858, il part se documenter en Tunisie. Le roman paraît cinq ans plus tard. C’est un succès commercial, même si les critiques élogieuses sont peu nombreuses.

En 1964, Flaubert entreprend la version définitive de L’éducation sentimentale. Le roman est publié en novembre 1869 mais mal accueilli par la critique.

Durant l’hiver 1870-1871, les Prussiens occupent la Normandie. Flaubert se réfugie chez sa nièce à Rouen, avec sa mère, qui meurt l’année suivante. La publication de La Tentation de Saint-Antoine en 1874, auquel Flaubert a travaillé inlassablement pendant des années, est un échec.

L’année suivante, amer et pessimiste, Flaubert commence la rédaction de Bouvard et Pécuchet, pour laquelle il s’astreint à des recherches tout aussi érudites qu’écrasantes. Seul, accablé par les dettes et fragilisé par des crises d’épilepsie qui l’épuisent, Flaubert, conseils de George Sand, se met à l’écriture de nouvelles.

À la parution de Trois contes , en 1877, Flaubert renoue avec le succès. Les critiques chantent ses louanges. Et malgré ses difficultés financières, il se remet à la rédaction de Bouvard et Pécuchet.

Épuisé par la vie, criblé de dettes, Flaubert commence le chapitre X quand il est foudroyé le 8 mai 1880 à sa table de travail par une hémorragie cérébrale. Il laisse inachevé Bouvard et Pécuchet, satire féroce de la bêtise humaine.

Son enterrement, au cimetière de Rouen, trois jours plus tard, se déroule en présence de nombreux écrivains de renom. Émile Zola, Alphonse Daudet, Edmond de Goncourt, Théodore de Banville ou son filleul Guy de Maupassant, dont il avait encouragé la carrière en 1873, le saluent comme leur maître.

 

…Allez, je cesse et vous laisse découvrir la vidéo (12’29).

Comme à son habitude, Jean-Philippe Depotte analyse le roman selon quatre éléments :

 

  • L’Eau, c’est le Style.
    C’est la plume de l’écrivain, la poésie, la beauté du langage et le simple plaisir de lire de belles phrases.
  • L’Air, c’est la Fiction.
    C’est l’invention, qui prend deux formes, en général : l’intrigue (l’histoire que l’on raconte) et les personnages.
  • La Terre, c’est le Milieu que décrit le roman.
    C’est une époque ou c’est un lieu. C’est ce qu’apprend le lecteur sur la réalité que décrit le roman.
  • Enfin le Feu, c’est le Message.
    C’est la raison pour laquelle l’auteur a écrit son roman. C’est le message qu’il a voulu transmettre à son lecteur. Une philosophie, une morale ou, simplement, un sentiment, une impression.

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J’espère que cette nouvelle vidéo vous a plu. Un vrai délice de retrouver ce roman.

Merci à Jean-Philippe (Depotte).

 

À vos succès d’écriture…

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